Mort du petit Tony à Reims: le voisin face à la justice pour ne pas avoir dénoncé la violence subie par l'enfant

Il y a trois ans, le petit Tony, 3 ans décédait sous les coups de son beau-père à Reims. Le beau-père et la mère de l'enfant doivent être jugés aux Assises. Ce mardi s'ouvre le procès d'un voisin du couple pour "non dénonciation de mauvais traitements sur mineur".

Le 26 novembre 2016, le petit Tony, 3 ans décédait sous les coups de son beau-père à Reims. Le beau-père et la belle-mère du garçon ont été renvoyés devant les Assises de la Marne, sans que la date du procès ne soit encore connue. Cet après-midi s'ouvre le procès, au Tribunal Correctionnel de Reims, d'un voisin du couple, âgé de 33 ans, pour "non dénonciation de mauvais traitement sur mineur".

Pendant deux mois, ce voisin qui habitait juste au-dessus de l’appartement du petit Tony va entendre des scènes de violences répétées. Il restera muet sans jamais intervenir ni prévenir la police. Ce jeune homme avait fait part en 2016 de ses regrets au micro de RMC: "Le matin il frappait sur le petit parce qu'il avait fait pipi au lit. Il mettait son visage dedans. Je suis sous le choc. On est tous responsables. Je n'aurais pas pu faire grand-chose mais on aurait dû faire plus".

"Beaucoup de personnes dans le quartier ont été touchées"

Trois ans plus tard dans le quartier des Châtillons à Reims, les habitants sont encore marqués. A l’époque, Océane avait participé à la marche blanche en mémoire du petit Tony : "Il était assez proche de chez moi. Je me souviens très bien quand on a entendu parler de cette histoire, beaucoup de personnes dans le quartier ont été touchées".

Aujourd’hui, Océane attend de ce procès que la justice punisse le silence de ce voisin: "On ne peut pas fermer les yeux devant des choses horribles. S'il savait, il doit être puni. C'est de la non-assistance à personne en danger".

Une question pas aussi simple à trancher pour Lucile la boulangère du quartier. Ses clients ne s’en cachent pas, le beau-père du petit Tony faisait peur au voisinage: "Les voisins savaient très bien que c'était quelqu'un de très violent et pour cette raison-là n'osaient pas intervenir. On savait qu'il y allait avoir des représailles. On savait qu'il pouvait aller très loin, notamment avec le petit".

Une interrogation qui hante encore une autre voisine du petit Tony. Discrètement, hors micro, elle nous confie avoir entendu des bruits suspects dans cet appartement. Elle n’est jamais intervenue.

Gwladys Laffitte, Jean-Baptiste Bourgeon et Margaux Bédé