"On a pris ça avec beaucoup d’humour": le retraité réveillé et secoué par erreur par le Raid raconte

C’est une expérience particulière qu’ont vécue Monique et Pierre, deux retraités bretons habitants de Guignen (Ille-et-Villaine) depuis 30 ans. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils ont été réveillés par des bruits d’explosion avant de voir une trentaine de policiers du Raid débarquer chez eux à 6h du matin dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants.
"À 6h du matin, nous dormions quand nous avons été sortis du lit par quatre explosions successives. Nous sommes sortis dans la pièce où nous avons vu des faisceaux lumineux et nous nous sommes retrouvés face à des gens qui se sont présentés comme des policiers", raconte Pierre au micro de RMC.
Une erreur d'adresse
"Ma femme a été plaquée contre le mur et moi, on m’a fait mettre les mains sur la tête. Très rapidement, l’un d’eux m’a demandé quelle était notre adresse. Il y a eu un temps mort et très vite, l’un d’eux a dit à un de ses collègues: 'On s’est trompés d’adresse'". Le Raid, à la recherche d'un trafiquant de drogue, se trouve en réalité face à des grands-parents au saut du lit.
"Quand ils ont vu des gens de 60 ans en pyjama, ils ont dû se dire qu’effectivement, ils se trompaient d’adresse", croit savoir Pierre.
"Il y a eu méprise", reconnaît le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc auprès de Ouest-France, expliquant qu'il n'y aucun numéro sur les habitations et pas de boîtes aux lettres individuelles, justifiant l'erreur des policiers de la BRI et du Raid.
"Le soutien psychologique n’a été nullement nécessaire"
Face à leur erreur, les policiers proposent une aide psychologique et assurent que le couple sera indemnisé car une fenêtre et une porte ont été cassées. "Heureusement, on a pris ça avec beaucoup d’humour. Toute la journée, ça a été des parties de rigolade, le soutien psychologique n’a été nullement nécessaire", s’amuse Pierre.
Pierre et Monique ont déjà reçu la visite du menuisier venu réparer leur porte, et ils seront totalement indemnisés. Ils ne veulent pas déposer plainte. Les hommes du Raid, eux, ont finalement retrouvé la personne recherchée