"On hallucine": au procès Fillon, l'avocat de l'Assemblée nationale monte au créneau face à la défense des accusés
La troisième et dernière semaine du procès du couple Fillon et de Marc Joulaud s'est ouverte lundi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le tribunal a examiné la dernière infraction reprochée à François Fillon : l'oubli de déclaration d'un prêt de 50.000 euros à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, emprunt contracté auprès de son ami Marc Ladreit de Lacharrière. La personnalité des trois prévenus a été examinée et l'avocat de l'Assemblée, qui s'est constituée partie civile, a plaidé. Et il s'est vu forcé de répliquer à la défense des prévenus.
Car depuis le début du procès, il n'avait pas prononcé une parole, l'institution n'ayant "aucun compte (personnel) à régler avec les prévenus", assurait-il. Mais des comptes à solder en cas de condamnation, le Palais Bourbon demandant le remboursement de plus d'un million d'euros.
"Instrumentalisation de petits détails, dans un océan de vide"
Inimaginable pour la défense pour qui la constitution de partie civile de l'Institution n'est pas recevable. Rien ne devrait être remboursé car l'Assemblée a commis des fautes, n'ayant pas contrôlé la réalité de l'emploi d'assistante parlementaire de Pénélope Fillon contracté avec son mari, puis avec Marc Joulaud suppléant de l'ex-premier ministre.
"On hallucine", a tonné l'avocat soudain moins taiseux: "Vous diluez la responsabilité (...) en développant une logique de victimisation: victime du parquet, et victime de l'Assemblée". Il rappelle qu'il s'agit là d'argent public, et dénonce "l'instrumentalisation de petits détails, dans un océan de vide".