"On ne peut pas avoir d'espoir, il n'y a pas de justice": des jeunes doutent que la police puisse changer ses méthodes
Dans les quartiers, ces annonces résonnent. Pour une fois, les jeunes, souvent confrontés aux policiers, ont l'impression d'être au centre des débats...mais doutent que cela ait un réel impact sur le terrain. Reportage de Romain Poisot et Mahauld Becker-Granier.
Sur le terrain de jeu de la cité des Chênes, Saul, 18 ans, lui a déjà connu les coups des policiers. Difficile pour le jeune homme d'espérer que ces mesures annoncées changent vraiment les rapports entre les jeunes et la police.
"C'est pas un matricule visible ou une caméra qui va changer les chose en vrai de vrai. S'ils veulent nous taper, ils vont nous taper, ils vont toujours trouver un moyen. C'est pas là le problème. On ne peut pas avoir d'espoir, il n'y a pas de justice."
"Avec les caméras-piéton j'espère que ces violences seront vues par la hiérarchie"
Son camarade Jean-Pierre est plus optimiste. Il voit d'un bon oeil le renforcement de l'usage des caméras piétons.
"Quand ils nous contrôlent si ça dérape, quoi qu'il arrive il n'y aura pas de preuve. Avec les caméras j'espère que ces violences seront vues par la hiérarchie."
Une meilleure concertation avec les quartiers pour recréer du lien avec la police, c'est le souhait de Smaïl Belkacem président d'une association dans la cité des Chênes.
"Pour moi il faut aussi écouter les habitants et il faut essayer de trouver des solutions avec. Il y a un manque d'écoute active. C'est comme ça qu'on peut avancer en écoutant le terrain."
Pour Smaïl Belkacem, c'est justement sur le terrain qu'on verra l'efficacité ou non de ces mesures.