"On resserre au maximum les mailles du filet": un nouveau quartier pour détenues radicalisées à la prison de Roanne

C'est le deuxième lieu du genre à ouvrir en France, après celui de Rennes. Un quartier spécialisé dans la prise en charge des détenues radicalisées entre en service à la prison de Roanne (Loire).
Quatre femmes doivent s'installer dans ce quartier pénitentiaire ultra-sécurisé dans les prochains jours. À terme, elles seront quatorze dans des cellules individuelles.
“Ce sont des femmes qui sont terroristes sur le volet de l’islam radical. Nous pouvons également avoir des femmes prévenues ou condamnées pour des faits de droit commun et pour lesquelles des signaux forts de prosélytisme, de radicalisation, ont été actés”, explique la directrice de la prison, Sylvie Marion.
Dans chaque cellule, se trouvent un lit, un téléphone scellé au mur et une petite salle d'eau. Ce quartier est "étanche", isolé du reste de la prison, avec sa propre cour de promenade et sa bibliothèque.
“Le risque zéro n’existe évidemment pas"
La majorité de ces femmes sont des revenantes du théâtre irako-syrien et ont rejoint Daech. Pendant six mois renouvelables, elles pourront participer à des activités spécifiques (cinéma, débat, ateliers, etc.), pour les mener à renoncer à la violence.
Mais pour Naoufel Gaied, chef de la mission de lutte contre la radicalisation violente, une menace perdure: celle de la radicalisation.
“Le risque zéro n’existe évidemment pas. Par contre, on fait en sorte de resserrer au maximum les mailles du filet. Il y a un croisement des regards de personnes qui observent les détenues 24h/24, 7j/7, avec une approche totalement différente”, précise-t-il.
Ces quartiers fonctionnent, selon lui: la majorité des détenus passés par un quartier comme celui-ci retourne ensuite à la détention classique. En France, 25% des terroristes islamistes détenus sont des femmes.