"On se moque du monde!": à la barre, Nicolas Sarkozy combatif et agité au procès Bygmalion
Absent depuis le début du procès Bygmalion où il est cité comme prévenu, Nicolas Sarkozy est resté plus de 4 heures mardi après midi à la barre du tribunal judiciaire de Paris.
L'ancien président de la République comparait pour les dépenses excessives de sa campagne de 2012, il est accusé de financement illégal de campagne électorale, et non pas d'avoir mis en place le système de double facturation imaginé pour masquer l'explosion des dépenses autorisées.
Il est accusé d’avoir dépensé 42,8 millions d’euros, quand la loi fixe un plafond à 22,5 millions. Il encourt un maximum d'un an de prison et 3.750 euros d'amende.
"J'ai fait le même nombre de meetings et de villes qu'en 2007!"
Mardi, Nicolas Sarkozy s'est défendu avec fougue, rejetant non seulement toute intention de fraude dans cette affaire mais affirmant aussi que cet argent a servi à l'enrichissement de certains de ses rivaux.
A la barre, Nicolas Sarkozy s'agite, pointe du doigt, se retourne pour prendre la salle à témoin:
"J'aimerais qu'on me dise en quoi ma campagne de 2012 a coûté le double de celle de 2007 ? J'ai fait le même nombre de meetings et de villes!"
Non, sa campagne présidentielle ne s'est pas emballée comme l'ont dit les autres prévenus de ce dossier. "C'est une fable", s'agace-t-il. Et il cite des déplacements annulés après les alertes des experts comptables, des petits meetings de 1.000 personnes privilégiés par souci d'économie, "elle est où la campagne en or massif?".
Pourtant, écrans géants, TGV pour les militants, milliers de drapeaux, l'instruction a bien retrouvé la trace de dépenses énormes. Mais pour l'ancien Président, la vérité est ailleurs: "L'argent n'est pas allé dans ma campagne, répète-t-il, on se moque du monde"!
Il accuse alors implicitement son ancien rival Jean-François Copé de s'être enrichi sur son dos. Une hypothèse pourtant définitivement écartée par l'instruction.