RMC
Police-Justice

Opérations de contrôle à Nantes: les associations d'aide aux migrants dénoncent des délits de faciès

placeholder video
De vastes opérations de police sont en cours à Nantes contre l'immigration clandestine. Une trentaine de personnes ont été interpellées depuis mardi. Objectif annoncé, lutter contre les faits de délinquance et les phénomènes d'immigration irrégulière. Une situation qui crée la colère des associations sur place qui dénoncent des chasses aux étrangers en situation irrégulière.

À Nantes en Loire-Atlantique, de vastes opérations de police visant notamment à lutter contre les phénomènes d'immigration irrégulière font suite à la demande du ministre de l'Intérieur qui a publié hier sa circulaire sur la régularisation des sans-papiers.

Un tour de vis assez net demandé par Bruno Retailleau pour obtenir une régularisation. Le ministre de l'Intérieur recommande aux préfets de régulariser un travailleur sans papier s'il justifie d'une présence de sept ans sur le territoire français, contre 3 sous la circulaire Valls. Le ministre de l'Intérieur réclame également une preuve de maîtrise de la langue française et le respect des valeurs de la République.

"C’est du pur délit de faciès"

À Nantes, l’objectif, annoncé dans un communiqué, est de lutter contre les faits de délinquance, les troubles à l'ordre public, mais aussi sur les phénomènes d'immigration irrégulière. Depuis mardi, une trentaine de personnes ont donc été interpellées dans la ville, dont une douzaine de ressortissants étrangers, en situation irrégulière, envoyés directement vers des centres de rétention administrative.

Une situation qui crée la colère des associations sur place qui dénoncent des chasses aux étrangers en situation irrégulière.

Camions de CRS et contrôles massifs en plein centre-ville nantais, des opérations choquantes pour les collectifs qui viennent en aide aux migrants.

“Ce sont des contrôles au faciès. Vous imaginez quelqu’un qui vient, qui n’a jamais vendu de drogue, un simple citoyen qui est en train de marcher, vous le contrôlez comme ça, vous le confondez avec quelqu’un qui vend de la drogue? C’est du pur délit de faciès”, appuie Moussa Mané, coordinateur de l’association ASSOM.

Des opérations de plus en plus régulières?

Des associations qui disent mettre en garde les migrants qu’elles accompagnent. “Le seul conseil qu’on donne, c’est de ne pas venir au centre-ville, de ne pas s’approcher d’attroupement parce que c’est là-bas qu’ils se feront contrôler”, appuie Moussa Mané.

Un tour de vis assumé par les autorités comme l’indique Thierry Audouin, secrétaire départemental du syndicat alternative, police 44. “La volonté politique a été affichée clairement depuis l’arrivée du nouveau ministre de l’Intérieur. Il est clair que dans son discours, on a compris qu’il a la volonté ferme de s’attaquer au problème de l’immigration irrégulière sur le sol français. Et ça se ressent sur le terrain. On voit bien que la dynamique est là, mais la cible avant tout, c’est la délinquance et si derrière il y en a qui sont en situation irrégulière, forcément elle sera traitée”, assure-t-il.

La préfecture souhaite installer ces opérations dans la durée.

Alexis Vivier avec Guillaume Descours