Paraplégique après avoir été défenestrée par son compagnon, on lui refuse une indemnisation totale
Marlène Schiappa assure qu'elle est prête à intervenir personnellement. La Commission d'indemnisation des victimes refuse d'indemniser totalement une femme devenue tétraplégique après avoir été défenestrée par son compagnon.
Les faits remontent à 2013. Des policiers interviennent au domicile d'un couple pour des faits de violences. Ils conseillent alors à la jeune femme de 25 ans de ne pas dormir chez elle ce soir-là. Elle, tente donc de se rendre dans sa famille à Alençon sauf qu'il est trop tard pour prendre le train. Elle appelle alors le 115 et des amis, en vain. Et rentre finalement chez elle.
A son retour, son compagnon s'en prend à elle. Il la jette par la fenêtre depuis leur appartement au 2e étage. Depuis, la jeune femme est paraplégique. Lui a été condamné à 15 ans de prison. Et la Cour d'Assises a fixé l'indemnisation de la victime à 90.000 euros.
Mais contre toute attente, la Commission d'indemnisation des victimes d'infraction décide de ne lui verser que 67.500 euros au lieu des 90.000 fixés par le tribunal car la Commission estime qu'elle a commis une faute en retournant à son domicile ce soir-là.
"Un message d'une violence sidérante pour elle"
Zoé Royaux, avocate pénaliste, membre de la Fondation des femmes estime cette décision scandaleuse:
"C'est scandaleux parce que les associations de défense des femmes se battent pour expliquer aux victimes qu'elles ne sont pas responsables. Ça veut dire que les magistrats n'ont pas compris l'emprise dans laquelle elle était. Le message est d'une violence sidérante pour elle. C'est ce que l'on peut qualifier de violence secondaire et institutionnelle".
L'audience en appel se tiendra au mois de mai.