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Police-Justice

Pérols: le tribunal administratif confirme l'interdiction des corridas

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Le tribunal administratif de Montpellier a annulé ce mardi une délibération de la mairie de Pérols (Hérault) qui voulait organiser une corrida sous le motif que la tradition locale était ininterrompue. Le maire de Pérols a décidé de faire appel.

Le tribunal administratif de Montpellier a confirmé ce mardi l’interdiction de la corrida à Pérols dans l’Hérault. Par cette décision, il annule une délibération de la mairie de la commune qui prévoyait d’organiser une corrida l’été dernier. Elle a également été condamnée à verser 1500 euros à l’alliance anti-corrida.

"Aujourd'hui, le juge a rendu une décision d'une importance capitale pour l'alliance Anticorrida. Après 24 ans d'errance, on quitte enfin l'idée d''ensemble démographique', pour revenir à l'esprit du législateur, qui avait clairement voulu donner à la notion de 'tradition locale ininterrompue' une interprétation restrictive", déclare, satisfaite, Claire Starozinski, présidente de l’alliance Anticorrida.

Une décision qui pourrait faire jurisprudence?

Le débat portait sur un article du code pénal qui interdit les actes de cruauté sur les animaux sauf pour les courses de taureaux quand une "tradition locale ininterrompue" peut être prouvée. Or, à Pérols, la dernière corrida dans les arènes avait eu lieu en 2003.

Dans sa décision, le tribunal reconnaît que la ville de Pérols, qui comprend des arènes ainsi qu'un club taurin centenaire, est "fortement marquée par la culture taurine". Mais il estime que les manifestations taurines qui s'y sont tenues, notamment en 2022, "ne présentent pas de caractère ininterrompu" et qu'elles n'ont en outre, "depuis environ 20 ans, jamais concerné des courses de taureaux de type novillada ou corrida, avec ou sans mise à mort".

L'existence d'un "ensemble démographique plus large" autour de Pérols où la corrida est pratiquée et qui justifierait la légalité de l'organisation d'une novillada n'a pas non plus été démontrée par la commune, souligne le jugement.

Cette décision de justice pourrait faire jurisprudence. Le maire de la commune, Jean-Pierre Rico, a lui décidé de faire appel.

Guillaume Descours avec Margaux Boulte et AFP