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Policier agressé à Tourcoing: "Il est abattu et se demande s’il doit déménager", témoigne un collègue

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Les policiers vont faire entendre leur colère à Tourcoing. Un rassemblement est prévu à midi devant le commissariat, après l'agression la semaine dernière d'un policier qui intervenait pour un vol de trottinettes. Deux des suspects dans cette affaire ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, un majeur et un mineur. Le parquet de Lille va faire appel pour le cas du majeur.

Après l’émotion de l’agression violente d’un policier, tabassé la semaine dernière à Tourcoing dans le Nord, la colère après la libération d’un des agresseurs policiers. Le parquet de Lille va faire appel de cette remise en liberté sous contrôle judiciaire. Cela concerne le seul suspect majeur, âgé de 19 ans. Il y aura donc une nouvelle audience prochainement pour statuer sur la détention provisoire ou non de cet homme.

Trois autres agresseurs présumés sont placés sous contrôle judiciaire strict et le dernier a fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire provisoire.

Les syndicats Alliance et UNSA Police qui dénoncent des remises en liberté "scandaleuses", et organisent un rassemblement ce midi devant le commissariat de Tourcoing en soutien à leur collègue blessé.

"Une crise de panique familiale"

Un choc aussi pour ce policier lorsqu’il a appris la libération sous contrôle judiciaire de ses agresseurs présumés, raconte son proche collègue et délégué Alliance du Nord, Rémy Alonso.

“Au départ, il n’y croyait pas. Il était chez lui avec sa famille. Ils ont entendu la décision et là, vraiment, il y a eu une crise de panique familiale. Il y a un de ses enfants qui a dit ‘mais ce n’est pas possible, ils sont dehors’, et puis lui il a fondu en larmes”, souligne-t-il.

Une crainte de recroiser ses agresseurs

Alors, tous les jours, ce syndicaliste échange avec son collègue blessé qui doit être opéré du nez et subit le contrecoup de son agression. “Il est très touché. Il n’arrive pas à dormir, il subit des flashbacks, il se réveille… Il souffre de contusions, d’une fracture. Mais au-delà des blessures physiques, il est complètement perdu et abattu. Ça fait mal au cœur de le voir dans cet état-là”, assure-t-il.

Un policier qui vit aussi dans l’angoisse de recroiser ses agresseurs, selon Rémy Alonso.

“Quand il entend que les agresseurs sont libres, ils se demandent s’il doit déménager. Il se dit ‘est-ce que je vais être reconnu? Ils peuvent revenir…’ C’est vraiment une crainte présente et constante”, appuie-t-il.

Le policier attend maintenant qui la libération du seul suspect majeur soit examinée en appel.

Guillaume Biet avec Guillaume Descours