Policier assassiné sur les Champs-Elysées: 10 ans de prison pour avoir vendu la kalachnikov au tueur

ALERTE INFO - RMC
Il était accusé d'avoir fourni la kalachnikov au tueur du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Élysées en 2017: Nourredine Allam a été condamné à 10 ans de prison par la cour d'assises spéciale de Paris, qui a cependant écarté la qualification terroriste après huit heures de délibéré.
Les cinq magistrats professionnels, dont le président Laurent Raviot, ont infligé une peine inférieure aux réquisitions du Parquet national antiterroriste (Pnat), qui avait demandé 18 ans de réclusion criminelle contre le principal accusé au procès, âgé de 31 ans. La peine de 10 ans a été assortie d'une période de sûreté des deux-tiers.
Les juges ont estimé que le "simple fait de vendre une arme à un individu dangereux susceptible de tuer des policiers ne suffisait pas à caractériser la qualification terroriste", même si Nourredine Allam avait "les moyens" de savoir que Karim Cheurfi, ensuite abattu par les tirs de ripostes des collègues de Xavier Jugelé, projetait de tuer des policiers.
Karim Cheurfi habitait dans le même quartier de Chelles (Seine-et-Marne) que Nourredine Allam et avait été condamné en 2005 à 15 ans de prison pour tentative d'assassinats sur des policiers.
Nourredine Allam, qui a nié les accusations portées contre lui pendant les deux semaines du procès, était le seul à être poursuivi sous la qualification terroriste. Invité à prendre une dernière fois la parole jeudi matin, il a campé sur ses positions, expliquant qu'il "était impossible pour un père de deux enfants" de participer à une telle attaque.
"Ce qui s'est passé est atroce, mais nous sommes contents que (Nourredine Allam) ait été acquitté d'association de malfaiteurs terroriste. La force d'un État démocratique est de faire la part des choses entre le respect de l'État de droit et le fait d'incriminer tout le monde sous le coup de la terreur", a déclaré Me Clarisse Serre, l'une de ses avocates.
L'assassinat de Xavier Jugelé, à trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, avait durci la fin de la campagne et replacé les débats sur la lutte antiterroriste sur le devant de la scène alors que la France avait subi en 2015 et 2016 une vague sans précédent d'attentats.