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Policiers assaillis dans une laverie: 12 mois de prison ferme pour un des casseurs

Les audiences de comparution immédiate de "gilets jaunes" interpellés samedi lors des violences qui ont émaillé les manifestations dans la capitale se sont déroulées dans une ambiance tendue lundi au tribunal de Paris.

Affaire sans doute la plus médiatisée, on a vu la vidéo circuler sur les réseaux sociaux. On y voit deux policiers se réfugier dans une laverie, assaillis par des manifestants. Un homme a été interpellé dans la foulée de ces évènements.

Il a été condamné à 12 mois de prison ferme avec mandat de dépôt. C’est la plus lourde peine que nous avons pu constater hier. Cet homme de 38 ans, père de 2 enfants, s’est effondré au moment du verdict, les yeux pleins de larmes, l’air perdu.

Il assure pourtant avoir seulement rejoint l’attroupement après le début des violences, il reconnaît tout de même qu’on le voit sur la vidéo, reconnaît aussi un coup de pied et une pierre jetée dans la vitrine. Mais c’est justement sa ligne de défense, c’est bien la vitrine et non les policiers qu’il visait. Il le garantit, il n’était pas le plus virulent, et il n’a jamais souhaité blesser les policiers.

Des prévenus plutôt jeunes

Concernant les autres prévenus qui comparaissait lundi, il s'agit de profils assez jeunes, souvent la vingtaine, approchant de 40 ans pour les plus vieux. Revenus souvent modestes, pour la grande majorité une situation familiale ou vie stable. Étudiants en cours d’insertion professionnelle, chômeurs avec des promesses de CDI, même un ingénieur de 27 ans.

Les faits varient en gravité, de la simple possession de lunettes de protection, à la violence contre personne dépositaire de l’autorité publique à savoir les forces de l’ordre, souvent peu d’émeutiers récidivistes. On a la sensation que ce ne sont pas les plus virulents des casseurs qui étaient dans le box des accusés ce lundi.

À de très nombreuses reprises, les policiers ont dû faire sortir des personnes du tribunal qui pleuraient ou criaient parfois leur colère. Le procureur de la république, s’est vu invectiver quand il requérait des peines. "Vous êtes une horreur", "c’est une justice de classe", pouvait-on entendre dans la salle.

Maxime Brandstaetter