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Policiers bientôt jugés pour violences contre les "gilets jaunes": "Les collègues ont utilisé la force légitime", maintient le syndicat Alliance

Plusieurs policiers visés par des enquêtes de l'IGPN pourraient être jugés d'ici la fin de l'année après des violences sur les gilets jaunes. Sur RMC, le syndicat Alliance y voit une façon de jeter en pâture les policiers.

Après six mois de mobilisation des "gilets jaunes", après 6 mois d'affrontements, de débordements, de tensions entre manifestants et forces de l'ordre, le Procureur de la République de Paris Rémy Heitz l'assure dans Le Parisien, des policiers seront jugés en correctionnelle d'ici à la fin de l'année.

"Il n'y a aucune volonté d'éluder ou de minimiser ces violences, assure le magistrat qui en a profité pour détailler les procédures en cours. Ainsi, 174 enquêtes visant les forces de l'ordre ont été ouvertes à Paris, théâtre de nombreuses manifestations. La plupart sont aux mains de l'IGPN, la police des polices. Pour l'instant, 8 de ces enquêtes ont conduit à l'ouverture d'une information judiciaire, ce qui signifié que les investigations sont entre les mains de juges d'instruction.

LBD et matraques

Les dossiers sont en grande partie liés à des préjudices particulièrement lourds notamment des infirmités permanentes. Le procureur évoque les tirs de Lanceurs de balles de défense (LBD). Les violences survenus le 1er décembre dans un Burger King quand des manifestants au sol avaient été matraqués par des CRS sont également au cœur des investigations.

Des procédures inégales?

Depuis le début de la mobilisation, 1357 gilets jaunes ont été déférées, dont 515 jugées en comparution immédiate. Un traitement qui apparaît inégal: n'y a-t-il pas un deux poids deux mesures? Non, répond le procureur, qui estime que policiers et gendarmes ont le droit d'user de leur force, mais les procédures sont longues car il faut déterminer à travers l'analyse de plusieurs heures de vidéos et de témoignages dans quelles mesures, ce recours à la force a été légitime, illégitime ou disproportionné.

Le syndicat Alliance de son côté, y voit une façon de jeter en pâture les policiers:

"Le procureur essaye de donner une tournure politique aux événements maintenant qu’il n’y a plus d’hyper-violence (...) Les collègues ont utilisé la force légitime. C’est un peu facile maintenant que les policiers ont rétablit l’ordre public de les critiquer", a réagit sur RMC ce vendredi matin Loïc Travers, le secrétaire national du syndicat.
"On le vit vraiment très mal d’être jetés en pâture, ce n’est pas le bon moment, on n’est épuisé. Le procureur décide de faire sa publicité dans les médias mais il y a présomption d’innocence", a-t-il ajouté.
Anne-Sophie Balbir (avec Guillaume Dussourt)