Policiers renversés à Osny: "Ça ne fait pas de doute, ils ont tenté de les tuer"

Deux la nuit de lundi à mardi, deux policiers ont été violemment percutés par une voiture volée, conduite par quatre mineurs, à Osny (Val d'Oise). Pour Ludovic Collignon, secrétaire départemental Alliance police, il n'y a "aucun doute" concernant le fait qu'ils ont tenté de tuer les membres des forces de l'ordre.

A Osny, dans le Val-d'Oise, deux policiers ont été violemment percutés par une voiture conduite par des mineurs dans la nuit de lundi à mardi. Un équipage de police a tenté d'arrêter une voiture volée qui avait commis plusieurs infractions au code de la route.

Un autre équipage a essayé de l'arrêter dans une rue en mettant le véhicule de police sur une voie, et en plaçant une sorte de herse sur l'autre. Mais, quand le véhicule des fuyards arrive, au lieu de passer sur la voie libre le conducteur fonce sur deux policiers qui s'étaient mis sur le trottoir.

"Le conducteur a seize ans et est particulièrement défavorablement connu des services de police"

Aucune trace de freinage, ils ont été percutés volontairement selon les premiers éléments de l'enquête, un choc extrêmement violent. Une enquête a été ouverte pour "tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique avec arme par destination", a précisé le parquet de Pontoise. Elle a été confiée à la sûreté départementale.

Ludovic Collignon, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance dans le Val-d'Oise, a réagi à cet incident sur RMC ce mercredi et a fait état des derniers éléments en sa connaissance concernant le profil des jeunes présents dans la voiture.

"Ils étaient quatre dans la voiture, le conducteur a seize ans et est particulièrement défavorablement connu des services de police. Il était le jour-même dans les locaux du commissariat de Cergy, convoqué le lendemain matin à 10 heures dans une autre affaire. (...) Un autre passager de seize ans avait fait l'objet la semaine dernière d'une mesure de placement en centre éducatif fermé et on le retrouve une semaine plus tard ici".

"Leurs vies, au moment où l'on parle, ne sont plus en danger"

Pour lui, il n'y a aucun doute, les mineurs ont tenté de tuer les forces de l'ordre.

"Ils sont allés chercher nos collègues sur le trottoir. Ils l'ont fait sciemment. Ca ne fait absolument aucun doute en ce qui me concerne. On fonce directement et ont tente de tuer deux policiers qui avaient, dans le dispositif d'interception du véhicule laissé un échappatoire sur la gauche. Leurs vies, au moment où l'on parle, ne sont plus en danger. Mais, ils sont très grièvement blessés avec de multiples fractures. Je pense que la rééducation sera très longue." 

"La problématique pour les policiers est d'apprécier le moment où ils peuvent faire usage de leur arme"

Ludovic Colignon a également fait part de sa peur de perdre des collègues mais également de sa colère et de la difficulté pour les policiers de savoir quand sortir son arme de service.

"Le premier sentiment c'était la peur, la peur de perdre deux collègues en intervention. Puis la colère de voir un jeune de seize ans qui n'hésite pas à foncer sur deux policiers et d'attenter à leur vie. 
La problématique pour les policiers est d'apprécier le moment où ils peuvent faire usage de leur arme. Ca se décide en un quart de seconde. Lorsqu'ils l'utilisent et que parmi les occupants du véhicule il y a un blessé ou un mort c'est très compliqué pour eux car s'en suit une procédure judiciaire lourde avec l'épée de Damoclès de savoir si la légitime défense sera ou non reconnue. Et quand on ne l'utilise pas on voit comment ça se finit."

J.A. avec Bourdin direct