Pompier blessé par balle: comment stopper l'escalade de violence contre les soldats du feu?

Alors que les agressions contre les pompiers augmentent, le ministre de l'Intérieur veut banaliser les caméras-piétons et rendre systématique les dépôts de plainte. La profession veut elle, sensibiliser les plus jeunes avec le Service national universel.

Un sapeur-pompier a été blessé par balle mardi soir lord d'une intervention sur un feu de véhicule à Etampes, dans l'Essonne. Le pompier, un sergent-chef, a été touché au mollet par un tir d'arme à feu qui lui a traversé la jambe.

L'incident a provoqué une vive émotion et a été largement dénoncé par l'ensemble de la classe politique et surtout les pompiers qui déplorent la hausse des agressions à leur encontre. En effet en 10 ans, celles-ci ont triplées: "On a franchi un cap. On parle d’un pompier qui a été agressé par balles, c’est du jamais-vu", a dénoncé ce jeudi sur RMC Marc Vermeulen, colonel des pompiers et vice-président de la Fédération des sapeurs-pompiers de France.

Pour tenter de lutter contre le phénomène, Gérald Darmanin le ministre de l'Intérieur, a annoncé le dépôt systématique de plainte après chaque agression de soldat du feu, et la généralisation de la caméra-piéton.

Le service national universel pour sensibiliser les plus jeunes

Sur le plateau des "Grandes Gueules", ce jeudi, le commandant Patrick Rauscher de la fédération des pompiers de l'Essonne a appelé à l'éducation des plus jeunes en les sensibilisant aux missions des sapeurs-pompiers: "Pour que cela cesse, il faut prendre le problème à la source. C’est pourquoi les sapeurs-pompiers revendiquent le maintien du maillage territorial. Il faut un renforcement des services d’incendies et de secours dans les quartiers populaires", a-t-il assuré.

"Et puis il y a le service national universel qu’il faut utiliser pour aller au contact des jeunes, qui ne sont pas tous les mêmes. Il faut les sensibiliser aux missions des sapeurs-pompiers mais aussi à l’entraide. Enfin il faut mettre en place des centres départementaux d’appels d’urgence au 112, un numéro européen, qui permettrait de rassembler les services de police, de pompiers et de gendarmes, qui permettrait ainsi de mieux détecter des situations dangereuses et déclencher immédiatement un accompagnement des forces de l’ordre aux sapeurs-pompiers", a plaidé Patrick Rauscher. 

Les agressions de pompiers ont triplé en dix ans, selon le ministère de l'Intérieur. Et sur les cinq premiers mois de 2019, elles ont augmenté de 50% par rapport à la même période en 2018, selon un rapport sénatorial publié en décembre dernier.

Guillaume Dussourt