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"Pour protéger ma fille, je dois me mettre hors la loi": l'impuissance de Fanny face à son ex-conjoint violent

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L'un des enjeux du Grenelle des violences conjugales qui commence ce mardi, c'est aussi de protéger les enfants de ces femmes victimes. Fanny a témoigné pour RMC de la difficulté de protéger sa fille face à son ex-conjoint violent.

Fanny a quitté son mari en août 2015, après un nouvel épisode de violences conjugales, elle a obtenu une ordonnance de protection pour 6 mois. Elle qui vivait à Rouen avec son mari et leur fille est allée s'installer à 800 km à Toulouse.

En juin dernier, Fanny avait interpellé le gouvernement et notamment Marlène Schiappa, la secrétaire d'état à l'égalité entre les femmes et les hommes sur sa situation et celle de sa fille. Sans succès. Aujourd'hui, elle n'a pas d'autre choix que de désobéir à la justice.

Fanny refuse de remettre sa fille a son père dont elle est séparée, depuis que la petite fille de 4 ans et demi l'a accusé de viol en décembre dernier. Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête sans remettre en cause la garde partagée: "L'enquête est en cours, je patiente mais je n'ai rien à ce jour qui protège ma fille si ce n'est moi. Mais pour ça, il faut que je me mettre hors la loi. Elle devrait le voir tous les 15 jours parce que c'est les vacances donc continuer à être violentée".

"Le système nous rend toujours à portée de main de notre agresseur"

Fanny a été déboutée à deux reprises de ses demandes de protection pour elle et sa fille. Alors même qu'elle a obtenu le divorce aux torts exclusifs de son mari pour violences conjugales:

"On nous dit de partir parce que les violences conjugales sont un danger pour l'enfant aussi. Je suis partie il y a 4 ans pour nous protéger. Ce n'est pas normal que je sois encore dans cette situation-là. La justice ne m'a pas fait confiance sur sa dangerosité, si elle m'avait fait confiance, la procédure qui est en cours pour ma fille n'aurait pas eu lieu. On part, on veut se protéger et le système nous rend toujours à portée de main de notre agresseur".

Fanny a également déposé 5 plaintes contre son ex-conjoint pour menaces de mort. Il doit comparaitre le 11 septembre prochain pour appels malveillants devant le tribunal correctionnel de Toulouse.

Marion Dubreuil (avec P.B.)