Pourquoi Alexandre Benalla a-t-il finalement accepté de répondre aux sénateurs?

"Afin d'éviter les poursuites judiciaires dont on me menace je vais être contraint de me rendre devant cette commission".
Alexandre Benalla, l'ancien chargé de mission d'Emmanuel Macron mis en examen pour des violences le 1er mai à Paris, a finalement accepté, "contraint", de se rendre devant la commission d'enquête sénatoriale, qui a annoncé qu'elle le convoquerait "prochainement". Au terme d'une journée de
Au terme d'une journée de bras de fer avec le Sénat et un début de polémique avec des membres du gouvernement, l'ancien collaborateur de l'Élysée a cédé après avoir fait savoir dans la journée qu'il n'entendait pas être auditionné par le Sénat avant la fin de la procédure judiciaire en cours.
Alexandre Benalla n'a pas le choix en effet: un refus de se présenter est punissable de deux ans d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende. Le président de la commission d'enquête a d'ailleurs bien rappelé mardi que la loi l'obligeait à se déplacer et qu'il pouvait faire intervenir les huissiers ou les gendarmes.
Pas question d'en arriver là, donc, mais Alexandre Benalla prévient déjà:
"Je suis dans la transparence la plus totale. Je n'ai rien à cacher. Il n'y a rien qui m'ait fait changé d'avis" avant d'avouer que "je ne pourrai répondre à aucune question concernant les faits dont la justice est saisie". Il évoque aussi le secret professionnel et le secret défense.
En réalité, ce n'est pas un problème puisque la commission d'enquête ne peut pas empiéter sur le travail de la justice, mais les sénateurs ont d'autres questions à lui poser: son rôle au sein de la présidence, la façon dont il a été embauché, les manifestations auxquelles il a pu participer, par exemple.
L'ancien collaborateur de l'Elysée continue surtout de remettre en cause la légitimité même de la commission qui ne devrait pas, selon lui, poursuivre ses travaux.
Sur RMC, Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret a fait part de son agacement: "Est-ce digne qu'il vilipende ainsi une commission représentant la Nation?"