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Police-Justice

Prison de Fresnes: une plainte déposée après le suicide d'un détenu

La prison de Fresnes en octobre 2018

La prison de Fresnes en octobre 2018 - PHILIPPE LOPEZ / AFP

Pourtant connu pour ses tendances suicidaires, un détenu s'était suicidé à la prison de Fresnes en janvier 2023. Aujourd'hui, sa famille accuse la direction de manquements dans sa surveillance.

Une plainte contre X pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger a été déposée la semaine dernière après le suicide d'un prisonnier à la prison de Fresnes (Val-de-Marne) en janvier 2023, a appris lundi l'AFP de source proche du dossier. La plainte déposée par la famille est actuellement à l'étude, a indiqué le parquet de Créteil à l'AFP.

Ce détenu, Dennis G., qui était schizophrène et connu pour ses tendances suicidaires, s'est pendu dans sa cellule. Il avait été placé en détention provisoire en mars 2021 à la maison d'arrêt de Fresnes, après sa mise en examen pour viol et agression sexuelle.

Selon la plainte, consultée par l'AFP, le risque de suicide de Dennis G. était bien identifié des surveillants et de l'administration pénitentiaire, vu qu'il avait notamment été placé en cellule anti-suicide dans le passé.

La plainte pointe une série de dysfonctionnements, notamment la présence dans sa cellule de matériel lui ayant permis de se suicider ou le fait qu'il n'était pas dans une unité médicale "adaptée à sa situation".

"La nuit, les agents n'ont pas les clés des portes"

Toujours selon cette plainte, les surveillants auraient trop tardé à porter secours au détenu. Il a fallu sept minutes pour ouvrir la porte quand il a été constaté que le détenu ne répondait plus, et encore plusieurs minutes pour appeler les secours.

"L'administration pénitentiaire n'a absolument pas pris la mesure de sa très grande fragilité psychiatrique. C'est hélas un cas symptomatique de la manière dont certains détenus sont orientés en détention", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de la famille, Me Antoine Ory.

"Il faut savoir que la nuit, les agents n'ont pas les clés des portes. On doit garantir l'intégrité physique de chaque détenu mais on ne peut pas être tout le temps derrière chaque porte. Le risque zéro n'existe pas", a commenté pour sa part Cédric Boyer, représentant du syndicat FO Justice à la prison de Fresnes.

Construite à la fin du XIXe siècle, Fresnes est connue pour être une des prisons les plus vétustes de France. Quatre détenus s'y sont suicidés en 2021.

G.D. avec AFP