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Police-Justice

Procès de l'affaire Clément Méric: comment une bagarre en plein Paris a viré au drame

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Aux assises de Paris, les enquêteurs ont relevé mercredi le paradoxe de l'affaire Méric: une rixe brève, des coups mortels dont l'auteur est connu, mais des questions difficiles à trancher quant aux responsabilités de chacun.

C'était mercredi le deuxième jour du procès des trois hommes accusés dans l’affaire Clément Méric, du nom de ce jeune militant d’extrême gauche, tué lors d’une rixe le 5 juin 2013 à Paris. A la barre, les accusés racontent des faits se révélant d’une banalité déconcertante, mais à l’issue tragique. Une bagarre banale et une responsabilité partagée, c’est ce que semble décrire à la barre deux policiers pendant plus de 5 heures. Un appartement dans Paris, où a lieu une vente de vêtements de marque. Deux groupes aux idéologies opposés qui se croisent par hasard, qui s’y toisent, qui s’y provoquent... Le groupe de Clément Méric sort le premier. Il aurait pu partir, mais il décide de rester en bas de l’immeuble. "Il était hors de question de quitter un lieu public parce que des skinheads s’y trouvaient", se justifieront ils plus tard auprès des policiers. 40 minutes après, les skinheads descendent à leur tour.

"Pas question de quitter un lieu public parce que des skinheads s’y trouvaient"

A la sortie de l’immeuble, ils auraient pu tout faire pour éviter la confrontation et tourner à droite pour éviter le groupe d’antifa. Mais ils décident de prendre à gauche. Là encore, une question de fierté. Quelques secondes plus tard, les deux groupes se font face. Des coups sont échangés, et Clément Méric s’effondre. Il ne s’agit pas d’une agression, mais bien d’une bagarre, concède un policier. "Est-ce que les faits auraient pu être évités?", s’interroge-t-il à haute voix. "C’est vrai, les responsabilités sont partagées".

Marie Régnier