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Procès des geôliers d'ex-otages en Syrie: Mehdi Nemmouche condamné à la perpétuité

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Mehdi Nemmouche, jugé par la cour d'assises spéciale de Paris pour avoir été le geôlier d'ex-otages en Syrie en 2013, a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité

Mehdi Nemmouche, jugé par la cour d'assises spéciale de Paris pour avoir été le geôlier d'ex-otages en Syrie en 2013, a été condamné vendredi 21 mars à la réclusion criminelle à perpétuité. Dans ses derniers mots à barre, l'homme de 39 ans a assumé d'être un "terroriste", affirmant qu'il ne s'en "excusera jamais".

L'accusation avait requise à son encontre la réclusion criminelle à perpétuité, ce "véritable sociopathe dénué de toute empathie" méritant une peine "qui protège définitivement la société", selon les mots de l'avocat général Benjamin Chambre.

Les journalistes Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torres avait reconnu la photo et surtout la voix de leur bourreau, après l'attentat en mai 2014 du musée juif de Bruxelles, où il avait abattu quatre personnes. Eux avaient été libérés un mois plus tôt, après près d'un an dans les geôles de l'EI.

"Notre force, notre honneur [...] de leur donner le droit de se défendre"

"C'est notre force, notre honneur que d'être capable, y compris face au pire des bourreaux, de leur donner le droit de se défendre", a réagi au micro de RMC Didier François. Une condamnation qui permet à des dizaines d'otages étrangers, séquestrés aux côtés des journalistes français, d'être désormais eux aussi reconnus comme victimes. "Il était essentiel d'internationaliser cette prise d'otage de masse. Tous les otages que nous avons laissé derrière, qui ont été exécutés dans des conditions atroces...", a souligné Nicolas Hénin.

"Il sait qu'il mourra en prison"

Mehdi Nemmouche, qui jure depuis le début avoir uniquement combattu pour le groupe jihadiste, n'a pas varié de sa ligne et transformé le box en tribune pour ses derniers mots. "Cela fait longtemps que je suis à l'isolement mais je navigue sans difficulté, je ne perds pas le cap", a lancé l'accusé en jean, chemise noire et rasé de près. "Il sait qu'il mourra en prison et que jamais il ne sera libéré", a commenté son avocat Maitre Francis Vuillemain.

"C'est par le terrorisme que le peuple syrien s'est libéré de la dictature et oui j'ai été un terroriste et je ne m'en excuserai jamais, je ne regrette pas un jour, pas une heure, pas un acte", a soutenu l'accusé.

Pas un mot sur les otages

Pendant ce mois de procès, il a juré n'avoir jamais rencontré les quatre journalistes français qui l'ont eux formellement reconnu. Pas un mot à ce sujet dans ces derniers mots, pas un mot non plus sur la réclusion criminelle à perpétuité requise contre lui (il a déjà été condamné à la même peine pour l'attentat du musée juif de Bruxelles en 2014, où il avait abattu quatre personnes). 

Julie Brault avec Léo Manson