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Police-Justice

Au procès des "otages de Daesh", Nemmouche nie toute implication: "Ça ne change rien", juge Didier François

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Cinq djihadistes sont jugés pour avoir séquestré et torturé quatre journalistes français entre 2013 et 2014 en Syrie. Parmi les accusés, Mehdi Nemmouch, déjà condamné pour l'attentat du musée juif de Bruxelles. Il a pris la parole au début de l'audience et a nié avoir été le geolier des otages.

Le procès dit "otages de Daesh" s'est ouvert lundi devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Pendant un mois, cinq djihadistes vont être jugés pour avoir séquestré et torturé quatre journalistes français en Syrie entre 2013 et 2014.

Parmi les accusés, Mehdi Nemmouche, déjà condamné à perpétuité pour l'attentat du musée juif de Bruxelles. Il s'est d'ores et déjà exprimé lundi à l’ouverture du procès et a d'emblée nié avoir été le geôlier et le tortionnaire des quatre ex-otages français.

“Je ne connais pas ces personnes” a assuré Mehdi Nemmouche, en prenant le temps de dévisager les quatre journalistes assis en face de lui. Des dénégations brutales mais pourtant immédiatement balayées par Didier François, un des otages.

“Honnêtement, je n'en ai rien à faire. Je les connais moi les faits. Donc qu’il les connaisse où qu’il ne les connaisse pas ça ne change rien à l’affaire. On va régler ça de manière judiciaire, dans les règles de l’art. À la différence de ce qu’il se passe dans l’Etat islamique en France, il y a des droits même pour les pires des salauds”, pointe-t-il.

Les ex-otages témoigneront mercredi

Aveux ou non, aucune importance donc pour l’ex-otage français qui assure que ce procès sera rythmé par des dizaines de vidéos accablantes, de preuves retraçant le parcours et le rôle de chacun des cinq djihadistes accusés. Des preuves que Nicolas Hénin, ex-otage lui aussi, entend alors consolider en témoignant de toutes les horreurs qu’il a subi.

“On doit pouvoir confronter les auteurs à leurs actes. Et on doit aussi transmettre, on doit donner des leçons pour que ça n’arrive plus”, souligne-t-il.

Alors que les journalistes prendront la parole mercredi. L’avocat de Mehdi Nemmouche lui assure rester serein face à leurs témoignages, qu'il juge incohérents, parfois même changeants, et qu’il promet déjà de contredire.

Julie Brault avec Guillaume Descours