Procès des viols de Mazan: Gisèle Pelicot se sent "humiliée" par des soupçons de complicité

La victime principale du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot, a haussé le ton ce mercredi 18 septembre, notamment sur les accusations de complicité de son ex-mari.

Le procès de viols de Mazan se poursuit, ce mercredi. Gisèle Pelicot, 72 ans, principale victime, a fustigé les soupçons à son égard distillés, selon elle, par des avocats de certains accusés, sur une éventuelle complicité dans les agressions sexuelles qu'elle a subies entre 2011 et 2020.

"Depuis que je suis arrivée dans cette salle d'audience, je me sens humiliée. On me traite d'alcoolique, que je me mette dans un état d'ébriété tel que je suis complice de monsieur Pelicot", a-t-elle affirmé devant la cour criminelle de Vaucluse, ajoutant: "C'est tellement humiliant et dégradant d'entendre cela".

"Dans l'état où j'étais, je ne pouvais absolument pas répondre à qui que ce soit. J'étais dans un état de coma et les vidéos qu'on va diffuser vont pouvoir l'attester"

"Avec tous les débats, j’ai l’impression d’être la coupable, et les 50 victimes sont derrière moi. D’ailleurs, ils devraient s’assoir à ma place", a-t-elle poursuivi.

Les "50 (accusés) derrière ne se sont pas posés la question (du consentement)? C'est quoi ces hommes, c'est des dégénérés ou quoi ? Pas à un moment ils se sont posés la question!", a-t-elle tonné.

Evocant son ex-mari et l'accusé "Rasmus", qui aurait violé sa femme avec Dominique Pelicot, Gisèle Pelicot a estimé que "tous les hommes n’auraient pas agi de la même façon" et qu'il "ne faut pas mettre tous les hommes dans le même panier".

J.A. avec Marion Dubreuil (et AFP)