Procès Neyret: "C'était un homme de terrain, on lui faisait confiance"

Michel Neyret, ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise est accusé de corruption. - Jeff Pachourd - AFP
Grand flic ou ripou? Avant d'être interpellé en 2011 par la police des polices, Michel Neyret a passé 20 ans à la tête de la brigade antigang de Lyon. Chasseur de bandits réputé pour son flair, il a à son actif plusieurs faits d'armes comme l'arrestation des évadés de la prison de Luynes qui lui vaudra la Légion d'honneur en 2004. A Lyon, félicité pour ses résultats, il a surtout le respect de ses hommes.
"Il était homme de terrain et patron et on lui faisait confiance. Et puis il était gentil avec nous. Ca m'émeut quand j'en parle. C'était un boulot extraordinaire", raconte à RMC Bruno Papet, qui a longtemps travaillé sous ses ordres.
Des cadeaux contre des infos?
Mais en 2011, c'est la chute. On lui reproche d'avoir franchi la ligne jaune avec ses informateurs notamment en détournant des scellés de cannabis pour les rétribuer, ou encore d'avoir accepté des cadeaux en échange d'informations sur des affaires en cours.
Richard Schittly est journaliste au Progrès à Lyon, il a décrit dans son livre Commissaire Neyret, chute d'une star de l'antigang, les pratiques "borderline" utilisées par le numéro 2 de la PJ lyonnaise.
"Est-ce qu'il a rendu des services en échange d'avantages, est-ce qu'il a obtenu des cadeaux, des séjours, est-ce qu'il a ouvert un compte en Suisse en échange de services rendus, en échange d'informations confidentielles? C'est vraiment le cœur du procès Neyret", explique le journaliste.
Pour ses avocats, Michel Neyret "n'a pas franchi la ligne". Sous contrôle judiciaire, l'ancien flic révoqué de la police encourt dix ans de prison.