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Police-Justice

Procès Paty: la colère des parties civiles après des réquisitions jugées trop faibles

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Un à 16 ans de réclusion criminelle ont été requis contre les accusés au procès Paty. Ils étaient jugés pour leur implication à divers degrés dans l'assassinat du professeur. Des réquisitions jugées insuffisantes par les parties civiles.

Les réquisitions sont tombées au procès de l'assassinat de Samuel Paty. Le parquet national anti-terroriste a requis ce lundi des peines allant d'un an à 16 ans de réclusion criminelle à l’encontre des huit accusés.

Pour deux d'entre eux, il a demandé de requalifier l'accusation de "complicité d'assassinat terroriste" en faveur de celle "d'association de malfaiteurs terroriste".

Des réquisitions jugées largement insuffisantes pour les parties civiles, restées sous le choc lundi soir. Après un mois et demi de procès, c'est au bord des larmes que Mickaëlle Paty, l'une des sœurs du professeur assassiné, est sortie de la salle d'audience.

“Pour certains qu’ils le savent, j’ai écrit un livre qui est dédié à mes enfants et à tous les enfants. Maintenant, j’aimerais savoir moi ce que je vais dire à tous ces enfants? Qu’on peut avoir participer à une cabale qui a mené à une décapitation et que finalement, on s’en sorte pour certains libre”, confie-t-elle.

Des "réquisitions honteuses" selon un avocat

Seulement un an d'emprisonnement requis pour un accusé qui discutait avec le terroriste sur les réseaux sociaux. Et 16 ans pour un autre qui l'a aidé à se procurer des armes avant l'attentat. Des peines revues à la baisse, dénonce Me Francis Szpiner, l'un des avocats des parties civiles.

“Après (Samuel) Paty, il y a eu (Dominique) Bernard. Qu’est-ce qu’il faut de plus pour qu’il y ait un coup d’arrêt, pour donner le sentiment que la voix du parquet, c'est-à-dire la voix de la République, est une voix forte? Aujourd’hui, nous n’avons entendu qu'un murmure. Un murmure pitoyable, lamentable, je vous le dis honnêtement, je trouve ces réquisitions honteuses”, appuie-t-il.

Certains accusés n'avaient pas connaissance du projet terroriste, s'est défendu le parquet, alors que les juges doivent désormais déterminer les peines définitives, pour un verdict attendu vendredi prochain.

Julier Brault avec Guillaume Descours