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Procès pour insultes homophobes: "Ce qui m'a choqué c'est que personne ne dise rien"

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Un procès pour insultes homophobes et menaces de mort s'ouvre ce lundi à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans un contexte où les violences homophobes sont en augmentation selon l'association SOS Homophobie.

Alors que la loi autorisant le mariage pour tous a fêté ses 5 ans ce week-end, un procès pour insultes homophobes et menaces de mort s'ouvre ce lundi après-midi au tribunal de Nanterre.

L'homophobie n'a pas disparu: le 3 mars 2018, un couple d'homosexuels a été pris à partie par une cliente, au moment où ils faisaient leurs courses dans un supermarché de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Les deux hommes ont été victimes d'insultes homophobes et menacés de morts. Choqués, ils ont porté plainte avec l'aide d'une association.

"Honnêtement je suis toujours sous le choc"

Un mois et demi après l'agression, Jean et son compagnon Laurent sont toujours profondément marqués par ce qu'il s'est passé. Les deux hommes d'une cinquantaine d'année étaient en train de faire leur course. Les mots qu'ils ont entendu étaient, selon Jean, d'une rare violence.

"Honnêtement je suis toujours sous le choc, on est passés par sales pédés, sales tarlouzes... Vous êtes la honte de la France . Ce qui nous a d'autant plus choqués c'est que non seulement on nous a balancé ces insultes, mais que c'était assorti de menaces de mort."

"Ca ne devrait pas avoir lieu en 2018"

Laurent, lui, ne comprend toujours pas que personne dans le supermarché n'ai réagi. Il espère que la décision de justice marquera les esprits.

"Ce qui m'a choqué c'est que personne ne dise rien. Ils baissent les yeux, ça ne devrait pas avoir lieu en 2018. Il faut leur montrer qu'il y a des choses qui ne se font pas. Maintenant, il faut que les gens comprennent que quand il y aura ce genre de situations, vous risquez la même peine que la personne qui passe au tribunal aujourd'hui".

"Il y a, en 2017 une augmentation de 20% des actes à caractère homophobe en France"

L'association SOS Homophobie s'est constituée partie civile. Joël Deumier son président dénonce un climat pesant en France.

"L'homophobie et la transphobie sont profondément ancrés dans la société française. Il y a, en 2017 une augmentation de 20% des actes à caractère homophobe en France. il n'est pas acceptable pour un couple de ne pas pouvoir faire ses courses sans se faire insulter comme Laurent et Jean."

L'association plaide pour davantage de prévention, notamment auprès des plus jeunes.

Nicolas Ropert (avec J.A.)