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Propos de Mgr Lalanne sur la pédophilie: "C'est affligeant", assure une victime du père Preynat

Les propos de Mgr Lalanne sur la pédophilie font polémique

Les propos de Mgr Lalanne sur la pédophilie font polémique - FRANCOIS GUILLOT / AFP

L'évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, a déclenché une nouvelle polémique en ne qualifiant pas rigoureusement de "péché" la pédophilie, avant de préciser mercredi soir sa pensée et de souligner que "dans tous les cas, l'acte est gravement condamnable".

Les propos de Mgr Lalanne sur la pédophilie font polémique. Invité sur la radio RCF mardi, l'évêque de Pontoise et responsable de la cellule de veille sur la pédophilie de l'épiscopat français, Mgr Stanislas Lalanne, a affirmé que la pédophilie est à n'en pas douter "un mal", mais a refusé de dire que "c'est un péché". "La pédophilie est un mal. Est-ce que c'est de l'ordre du péché ? Ça, je ne saurai pas dire, c'est différent pour chaque personne. Mais c'est un mal et la première chose à faire c'est de protéger les victimes ou les éventuelles victimes", a-t-il précisément déclaré.

"Marteler que la pédophilie est un péché grave"

Alors que des voix s'élèvent pour dénoncer de tels propos, Vincent Neymon, directeur de la communication de la Conférence des évêques de France, a tenu à rappeler, sur RMC, que Mgr Lalanne "a tout de suite travaillé à publier un rectificatif voulant fortement dire que dans tous les cas la pédophilie est un péché grave. Il cite même le pape Benoît XVI, précisant qu'il 's'agit d'un crime atroce qui offense Dieu et blesse la dignité de la personne humaine créée à son image'".

Et d'ajouter: "Il faut absolument marteler que la pédophilie est un péché grave". Mais le mal avait déjà été fait. Ce mercredi, l'émotion a été "très vive" chez les anciens scouts sexuellement agressés dans leur enfance par le père Bernard Preynat, aumônier du groupe Saint-Luc, près de Lyon. L’association La Parole libérée, fondée par certains d’entre eux, a dénoncé "la maladresse et l’amateurisme" de la communication de l’Eglise de France sur ce sujet.

"Curieux de savoir ce que Dieu en pense"

"C'est affligeant, désolant. Je suis atterré, s'est indigné, sur RMC, François Devaux, victime du père Preynat en 1990 et président de l'association La Parole Libérée. Que répondre à ça? Les bras m'en tombent. Je serais curieux de savoir ce que Dieu en pense…" "Est-ce que cet homme-là, quand il dit ça, cet homme qui s'est marié avec Dieu et qui lui a donné toute sa vie, prend bien la mesure de ce qu'il dit?", s'interroge-t-il encore. "Il faut bien avoir l'image en tête. On parle de sexe, adulte, enfant… Trois mots qui sont incompatibles. Mais si ce n'est pas péché, on est sauvé", ne décolère pas François Devaux avant de conclure, ironique: "Mais si je croise Dieu un jour, je lui poserai la question quand même. Ça m'intéresse…"

Maxime Ricard avec Jacques Servais