Quand la gendarmerie ne paye plus ses loyers: "On transforme nos gendarmes en squatteurs"

La gendarmerie est dans le viseur d'une commune pour loyers impayés, comme l'a révélé France Bleu Roussillon. Pour l'utilisation d'un local municipal à Cabestany, près de Perpignan, la gendarmerie a 236.388 euros de retards de loyers, selon Édith Pugnet, maire de cette commune des Pyrénées-Orientales. "Où est le devoir d'exemplarité de l'Etat?", s'interroge-t-elle, alors que ce manque à gagner représente une somme majeure dans le budget de la ville.
Il manquerait 200 millions d'euros dans les caisses de la gendarmerie. Une loi de finances rectificative serait à l'étude pour résoudre ce problème, mais rien ne pourra évoluer d'ici son adoption.
"C'est humiliant pour les gendarmes"
"C'est encore une fois l'abandon de la ruralité", note le médecin Jérôme Marty, chroniqueur des Grandes Gueules. "On transforme nos gendarmes en squatteurs", note de son côté l'enseignante Barbara Lefebvre.
"C'est humiliant pour les gendarmes de se dire qu'ils occupent quasi illégalement des bâtiments publics, alors qu'ils vivent en plus dans des conditions qui ne sont pas particulièrement mirobolantes", poursuit-elle.
"Tout se dégrade et se tiers-mondise sous nos yeux", insiste le prof de philo Jean-Loup Bonnamy.
Un gendarme attend un remboursement de 5.000 euros
"Ce n'est pas nouveau, cela dure depuis plusieurs années", confirme de son côté Julien, gendarme et auditeur RMC, intervenu dans l'émission. "Mais il y a un problème plus grave que les loyers", avance-t-il.
"Je rentre de mission en Afrique où j'ai fait plus de quatre mois, et on me doit 5.000 euros depuis 10 mois et je n'arrive pas à les toucher", souligne-t-il, alors qu'il y aurait un "problème de logiciel", selon les explications officielles. Il explique devoir même avancer de l'argent durant sa mission où les frais de nourriture n'étaient pas pris en compte.