"Quelqu'un de plutôt agaçant": la personnalité de Cédric Jubillar au coeur du premier jour du procès

Cédric Jubillar continue de clamer son innocence. Jugé depuis lundi pour le meurtre de son épouse, il affirme n'avoir rien à voir avec la disparition de sa femme dont le corps n'a jamais été retrouvé. La prise de parole était attendue au premier de son procès pour qui a débuté par l'examen de la personnalité de l'accusé.

"Je conteste toujours les faits qui me sont reprochés". Cédric Jubillar a réaffirmé lundi, au premier jour de son procès, son innocence dans la disparition de son épouse, Delphine. Cette jeune infirmière et mère de deux enfants, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 dans la petite commune tarnaise de Cagnac-les-Mines. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Le peintre-plaquiste de 38 ans est jugé devant la cour d'assises du Tarn jusqu'au 17 octobre. Barbe et crâne rasés, survêtement bleu et noir, le visage émacié, Cédric Jubillar parait d'abord tendu, avant de sembler prendre confiance au fil de l'audience. D’emblée après la lecture de l’ordonnance de mise en accusation, il déclare nier les faits qui lui sont reprochés. Mais interrogé par la présidente, il répond à toutes les questions.

À un des avocats des parties civiles qui lui demande ce qui le touche, il répond: “la disparition de ma femme me touche, ne pas voir mes deux enfants me touche également". Les parties civiles parlent d'un comportement problématique, lui reprochent d'exhiber son alliance d'être en représentation, de vouloir montrer son meilleur visage.

Une personnalité au centre des attentions

À la barre, l’enquêtrice décrit “une enfance cabossée”, avec un père qui ne le reconnaît pas, une mère incapable de l’éduquer, ce qui lui vaut d’être placé dans des foyers ou dans des familles d’accueil. Gaëlle Carrau-Alfort, enquêtrice de personnalité, ajoute que “l’enfant, l’adolescent puis l’adulte ont beaucoup de caractère. Trop de caractère peut-être”.

“Il énervait tout le monde. C’est quand même quelqu’un qui n’a pas une personnalité lisse et qui est plutôt agaçant. C’est quelqu’un qui ne ment pas sur sa personnalité. Ce qu’il expose, c’est ce qu’il est. Et c’est même ce qu’on lui reproche, il est agaçant”, indique-t-elle.

Les propos de l'enquêtrice, basés sur un rapport de 46 témoignages, sont réfutés par l'une des avocats de Cédric Jubillar. “Il est agaçant comme l’est votre adolescent. Je ne sais pas si les gens voient ce que je veux dire, mais un adolescent peut être parfois agaçant tout autant qu’il est attachant. C’est vrai que Cédric Jubillar c’est un peu ça et c’est un peu ce qu’a fini par dire cette enquêtrice”, appuie Maître Emmanuelle Franck.

Une enquêtrice qui dit également de Jubillar qu’il est volubile, exubérant, parfois sans filtre, et enfin qu’il peut être “dominant”.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours