Procès de Cédric Jubillar: "Il peut être innocenté", prévient Dominique Rizet

Un procès hors normes, sans aveu ni scène de crime. Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir tué sa femme Delphine, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, comparait ce lundi et pendant 4 semaines devant la cour d'Assises d'Albi.
Le peintre-plaquiste aujourd'hui âgé de 38 ans, clame son innocence depuis le début. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Et sans corps, sans aveux ni scène de crime, il pourrait finir par être innocenté, prévient ce lundi sur RMC et RMC Story Dominique Rizet, consultant police-justice pour BFMTV, présentateur de Faites entrer l'accusé et co-auteur de L'affaire Jubillar, un crime parfait, aux édictions Fayard.
"Il peut être innocenté, cela va dépendre du talent de ses avocats, des révélations au procès et de tout ce qu'il se passe aux Assises".
"Une sorte de théâtre"
Car beaucoup de personnes vont être entendues pendant ces 4 semaines de procès: 65 témoins et 11 experts vont défiler à la barre pour essayer d'éclairer un dossier de 27 tomes et plus de 15.000 pages de procédure: "C'est une sorte de théâtre avec des personnes qui vont essayer de convaincre avec leurs arguments, leurs expertises, leurs certitudes et leurs éléments d'enquête", poursuit Dominique Rizet.
Les deux avocats de Cédric Jubillar assure qu'en l'état actuel "il y a un doute", ajoute-t-il. Mais des éléments ont quand même poussé à son interpellation, sa mise en examen et son placement en détention provisoire, 6 mois après la disparition de sa femme: "Lors d'une conférence de presse à charge du procureur, on apprend que lorsque les gendarmes arrivent, il était en train de fourrer une couette dans une machine à laver, alors qu'il était 4h du matin".
"Cette couette, c'est celle sur laquelle elle dormait sur le canapé alors que le couple était en instance de divorce", poursuit Dominique Rizet. Autre détail étonnant, la voiture de sa femme est inhabituellement garée dans le sens inverse de la marche et de la buée est visible sur les vitres, laissant penser qu'elle a été utilisé récemment.
Un verdict qui dépendar de "l'intime conviction" des jurés
Par ailleurs, le téléphone de Cédric Jubillar ne fait état que de 46 pas dans la maison alors qu'il assure avoir cherché sa femme dans la maison. Les lunettes de sa femme son retrouvée cassée et l'un de leurs deux enfants fait état d'une dispute. Deux voisines assurent avoir entendu des cris stridents pendant plusieurs minutes.
"On a tous ces éléments et on se dit que c'est lui, qu'il est fait. Mais il n'a jamais avoué. Pas d'aveu, pas de corps, pas de scène de crime, ça va être complexe pour les 6 jurés", anticipe Dominique Rizet.
Et depuis son incarcération, les nouvelles compagnes que Cédric Jubillar a eues, assurent qu'il leur aurait révélé avoir bien tué Delphine Jubillar, la mère de leurs deux enfants, tout comme Marco, un camarade de cellule.
Mais d'autres avant Cédric Jubillar ont déjà été condamnés malgré l'absence de cadavre rappelle Dominique Rizet: "C'est arrivé dans plusieurs affaires, l'affaire Maurice Agnelet (1977), l'affaire Seznec (1924) ou l'affaire Turquin (1991). Ce qui compte, c'est l'intime conviction des jurés, et ça va se jouer dans 4 semaines". Le verdict est attendu le 17 octobre.