Radicalisation: "Il y a des professions exposées: les transports publics, l'université et les hôpitaux"
"Une énorme faille". Le député LR Eric Diard, co-auteur d'un rapport sur la radicalisation dans les services publics, estime que la radicalisation de Mickaël Harpon, l'assaillant de la préfecture de police de Paris, aurait dû être repérée plus tôt.
"Au vu des éléments du rapport de la préfecture de police, il y avait des faits qui auraient dû alerter. Ils sont formés pour repérer les signaux faibles et les signaux forts. Là, il y a eu des signaux forts. Et il y a eu une énorme faille. Le supérieur aurait dû signaler ses propos sur Charlie Hebdo, c’est quasiment de l'apologie du terrorisme", a-t-il déploré.
"A l'université, c'est la panique"
"Sur 150.000 policiers, le directeur de la police nationale a indiqué qu'il y en avait 28 qui étaient susceptibles d'être radicalisés. Ça veut dire qu'ils sont signalés et qu'on les connait. Il est possible qu'il y en ait qui pratiquent la 'taqiyya', la dissimulation qu'on ne connaît pas", a rappelé le député.
Dans son rapport publié en juin dernier, Eric Diard avait pointé les défaillances des services publics face à la radicalisation: "Ce sont les carrières militaires qui ont été les plus promptes à réagir sur le sujet de la radicalisation, ils étaient les mieux adaptés. Dans la police, il y a un angle mort, il est difficile de révoquer. Il y a des professions beaucoup plus exposées: les transports publics, l'université, les hôpitaux. Autant l'éducation nationale a commencé à se structurer sur le sujet, mais à l'université, c'est la panique". Le rapport soulignait toutefois que la radicalisation était "loin d'être un problème majeur" tout en appelant à la vigilance.