Rédoine Faïd accorde une interview promo pour la sortie de son nouveau livre

C’est extrêmement rare mais un journaliste du Parisien a pu entrer à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, près de Paris, autorisé à rendre visite à Rédoine Faïd. Le braqueur multirécidiviste, qui sort de sept semaines de procès devant les assises, a été condamné à 14 ans de prison pour son évasion spectaculaire de la prison de Réau en 2018. En plus des 25 ans qu’il purgeait déjà pour le braquage raté qui avait entraîné la mort de la policière Aurélie Fouquet à Villiers sur Marne, et des dix ans pour sa précédente évasion en 2013.
La rencontre a lieu au parloir, une pièce de 3 m² coupée en deux par une paroi en plexiglas. Rédoine Faïd arrive menotté, mais jovial, décrit le journaliste.
L'écriture d'un nouveau livre depuis sa cellule
Le braqueur aime la lumière, et les médias. En 2010, il faisait le tour des plateaux télévisés à sa sortie de prison, pour faire la promotion d’un livre dans lequel il détaillait ses braquages. Il affirmait s’être rangé des voitures, cela n’aura pas duré longtemps.
C’est cette fois donc depuis sa cellule qu’il sort un nouveau livre. Et que dit-il? Que la justice est trop sévère avec lui. Jusque-là, il était libérable en 2046, mais il faudra donc attendre 2060. Il aura 88 ans.
"On met 50 ans à quelqu’un qui n’a pas de sang sur les mains”, dénonce Rédoine Faïd. Il cite le terroriste Salah Abdeslam ou le tueur en série Guy Georges, qui selon lui, sortiront bien avant lui. “C’est ridicule”, dit-il.
La dénonciation d'un système carcéral moyenâgeux
Il décrit sa vie à l’isolement, depuis 10 ans, “un combat de tous les jours pour rester debout”. Il affirme que “tout est organisé pour le pousser à craquer, à devenir fou” et parle d’un système carcéral “moyenâgeux”, déclare-t-il.
Ses journées: des abdos, de l’exercice. La promenade, deux fois par jour. Il lit, écrit beaucoup et écoute du rap.
Dans son nouveau livre, “Spirale”, il décrit son besoin de liberté: "L’appel d’air est plus fort que la raison, l’évasion c’est la solution”. Il en a réussi deux, elles lui ont coûté cher. Pour autant, pas de regret. “J’ai toujours assumé ce que j’ai fait”.
“Cela fait cinq ans que je n’ai pas pris quelqu’un de ma famille dans mes bras”. Ce qu’il dénonce, c’est surtout l’isolement. Il veut même en faire son combat, “le sens de sa vie carcérale”, dit-il.