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Police-Justice

Référence à Adolf Eichmann: Mélenchon entendu par la police dans le cadre d'une enquête pour "injure"

Jean-Luc Mélenchon lors de la manifestation contre "le gouvernement Macron-Barnier" à Paris le 8 septembre 2024

Jean-Luc Mélenchon lors de la manifestation contre "le gouvernement Macron-Barnier" à Paris le 8 septembre 2024 - Thomas SAMSON / AFP

Jean-Luc Mélenchon est convoqué mardi 24 septembre par la police pour "répondre à une plainte pour injure" après ses propos dressant un parallèle entre le président de l'université de Lille et le nazi Adolf Eichmann.

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a annoncé être convoqué mardi pour "répondre à une plainte pour injure" après ses propos en avril dressant un parallèle entre le président de l'université de Lille et le nazi Adolf Eichamnn.

"Mardi 24 septembre, je dois aller répondre à une plainte pour injure lancée par une ministre de Macron à propos de ma réaction à une conférence interdite à Lille", a-t-il écrit dimanche sur X.

Une comparaison bancale

Selon une source proche du dossier, il s'agit d'une convocation par la police dans le cadre d'une enquête préliminaire. "Il n'y aura aucune poursuite du parquet, il n'y a aucune appréhension de la loi pénale sur ce sujet", a assuré Me Mathieu Davy, l'avocat de Jean-Luc Mélenchon. 

Fin avril, la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau avait annoncé porter plainte contre l'ancien candidat à la présidentielle pour "injure publique". Il avait évoqué le criminel de guerre nazi pendant la campagne pour les élections européennes, le 18 avril, lors d'un discours à Lille, organisé en pleine rue après deux annulations de conférence par le préfet et le président de l'université. 

"'Moi je n'ai rien fait' disait Eichmann.'Je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays'. Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi et ils mettent en oeuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne", avait-il déclaré.

Il avait indiqué par la suite avoir fait référence à la philosophe et politologue Hannah Arendt. "Elle explique comment le mal, le mal absolu, tente toujours de se diluer, en compartimentant les tâches", avait-il précisé le lendemain sur BFMTV, en estimant que le président de l'université s'était "comporté dans cette logique de la propagation du mal".

"Premier adjectif de travers"

"Tout d'un coup, on ne sait pas pourquoi, toute une série d'entre nous - qu'est-ce qui peut bien se passer ? - sont de nouveau convoqués devant les commissariats", a déclaré cette semaine le tribun insoumis lors d'une conférence devant l'institut de La Boétie - le think tank de LFI - qu'il co-préside.

"Des mises en examen il y en aura sans doute, pour mon cas c'est absolument assuré, car j'ai eu l'immense erreur de penser que les professeurs d'université qui en avaient après moi, ou le ministre de l'Enseignement supérieur, avaient entendu parler une fois dans leur vie d'Hannah Arendt", a-t-il également ironisé. La campagne des élections européennes a été marquée par différents épisodes judiciaires pour les insoumis. 

La cheffe des députés LFI Mathilde Panot et l'eurodéputée Rima Hassan - alors simplement candidate - avaient été entendues fin avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la situation au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise.

"Au premier adjectif de travers, vous avez droit à la convocation au commissariat de police, pour expliquer quelle est votre conception du conflit israélo-palestinien", a encore dénoncé cette semaine Jean-Luc Mélenchon.
La rédaction avec AFP