"Risquer sa peau pour 1700 euros, c'est pas cher payé": l'échange tendu entre un policier et un auditeur
A l'issue d'une journée de protestation des forces de l'ordre, le ministère de l'Intérieur a accepté mercredi soir de revaloriser les salaires des policiers qui réclamaient plus de moyens après leur mobilisation en masse face aux "gilets jaunes".
Selon Yves Lefebvre, secrétaire général de Unité SGP Police FO, invité de RMC, mercredi matin: "Entre janvier 2019 et 2020, l'augmentation sera de 120 à 150 euros (...) 106.000 agents vont bénéficier d'une hausse de 40 euros par mois en janvier".
Pourtant, Sébastien, un auditeur de RMC, confie ne pas comprendre ce geste de la part de Christophe Castaner.
Ce livreur parisien, qui soutient les "gilets jaunes" précise: "On ne fait pas le procès de la police. S'ils obtiennent ce qu'ils veulent, c'est tant mieux pour eux. Ce qui me gêne, c'est le contexte actuel: les syndicats obtiennent gain de cause en une nuit sur des revendications de 15 ans. C'est nouveau. Merci les 'gilets jaunes'. Alors quel est le message? Du pain et des jeux pour le peuple et une augmentation pour la garde royale?" estimant ainsi que "le gouvernement a peur".
"Que vont entendre les policiers sur les ronds-points maintenant?"
Réponse d'Yves Lefebvre: "Ne vous limitez pas simplement au rétablissement de l'ordre public républicain (face aux 'gilets jaunes'). Vous savez, ce sont les mêmes flics qui ont permis de neutraliser définitivement l'abominable auteur de l'attentat de Strasbourg. Ce sont les mêmes flics qui, quand demain, vous en aurez besoin pour une rixe, un tapage ou des faits familiaux, qui viendront vous porter assistance. Les policiers, c'est 24 heures sur 24".
Par téléphone, l'auditeur ne semble pas convaincu et se pose alors ouvertement la question: "Que vont entendre les policiers sur les ronds-points, maintenant? Les 'gilets jaunes' vont leur dire qu'ils ont gagné, qu'ils se sont servis. Et ça va encore diviser les Français".
Le syndicaliste confie alors, en conclusion de cet échange particulièrement franc:
"Vous savez, risquer sa vie pour 1700 euros, qui est le salaire de base d'un gardien de la paix qui débute sa carrière à Paris, ce n'est pas cher payé".