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RMC au coeur du quartier pour détenus radicalisés de la prison de la Santé à Paris

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Le 3ème Quartier de Prise en charge de la Radicalisation de France, dit "QPR", a ouvert en toute discrétion, en plein Paris à la prison flambant neuve de la Santé. Il s’agit de quartier spécifique de prise en charge de la radicalisation où des détenus sont regroupés. RMC vous le fait découvrir.

Le 24 juin dernier, la prison de la Santé de Paris a accueilli ses premiers détenus radicalisés, six mois seulement après sa réouverture. Entièrement rénovée, la prison dispose d’une quinzaine de cellules pour recevoir des détenus radicalisés dont certains sont des terroristes islamistes.

C’est l’un des dispositifs phares mis en place pour mieux gérer les détenus radicalisés. Exceptionnellement, RMC a pu pénétrer dans ce QPR, qui dispose de 45 cellules au total.

Depuis quelques jours, quatre détenus ont rejoint depuis l’aile dédiée à la radicalisation de l’institution parisienne. Si, ces détenus ne sont pas assez dangereux pour être à l’isolement, ni trop peu dangereux pour être en détention classique, la sécurité est tout de même maximale.

"Il y a des caméras dans les différents lieux d’activité. Il y a des caméras dans les couloirs. En revanche, il n’y a pas de caméras dans les cellules" décrypte Bruno-Clément Petremann, directeur du centre pénitentiaire de Paris. Il en existe déjà deux autres en France, dans les prisons de Lille-Annoeullin et Condé-sur-Sarthe.

Dans l'intimité des cellules

Les cellules sont occupées par des revenants de Syrie, d’Irak, ou encore des velléitaires, tous considérés comme prosélytes. En tout, 19 agents, tous volontaires les surveillent. A leurs côtés, des éducateurs, des psychologues, des imams et islamologues, vont tenter de les détourner de la violence.

Ici, les détenus ont une cellule "standard", mais une cour de promenade isolée des autres. "La cellule standard est équipée d’un poste de téléphone interne dans la cellule. Dernière nouveauté importante: la douche dans la cellule. Il y a de solides barreaux aux fenêtres. On est dans le quartier de prise en charge de la radicalisation avec des détenus qui ont des profils terroristes islamistes donc forcément ça demande un niveau de sécurité supérieur" nous indique le directeur du centre pénitentiaire.

Comme le précise une conseillère d’insertion et de probation: "L’idée de l’étanchéité, c’est d’empêcher le contact entre des détenus radicalisés et puis d’autres détenus qui pourraient être en voie de radicalisation"

Ces détenus ont le droit de pratiquer du sport et de se promener. Mais, les activités sont limités à un groupe de six détenus afin d’assurer la sécurité des surveillants, tous équipés de gilets pare-lames.

L’objectif de ces quartiers est d’assurer une meilleure prise en charge des détenus radicalisés dans un cadre plus sécurisé. La prise en charge ici dure 6 mois, renouvelable, avec pour but, un retour en détention ordinaire. Un 4ème établissement de ce type doit ouvrir à la rentrée à Aix en Provence.

Gwladys Laffitte avec Marie Roux