Saber Lahmar, ancien détenu de Guantanamo, accusé d'être devenu un prêcheur radical à Bordeaux
Saber Lahmar est un ancien détenu de Guantanamo, et il est accusé d'être devenu un prêcheur radical près de Bordeaux. Cet homme de 52 ans va comparaître à partir de ce mardi devant le tribunal correctionnel de Paris après un parcours très sinueux. Il est né en Algérie, il a grandi a Constantine où il a fait des etudes sur l’Islam.
Il part ensuite en Arabie Saoudite, puis il rejoint Sarajevo (ex-Yougoslavie) après la fin de la guerre en Bosnie où il travaille pour une organisation humanitaire saoudienne. C’est là qu'il se trouve au moment des attentats du 11 septembre.
Soupçonné d'être un radical, voire d’avoir imaginé un attentat contre l’ambassade américaine en Bosnie, il est arrêté, remis aux américains et transféré vers la sinistre prison de Guantanamo à Cuba. Il va y rester huit ans, subissant des tortures au debut, ensuite enfermé dans une cage et à l’isolement total. Il est resté deux ans sans voir le ciel ni le soleil.
Appels à tuer les apostats, prêches violentes
En 2009, il obtient finalement d'être jugé par un tribunal civil américain, qui examine le dossier, considère qu’il est vide et ordonne sa libération immédiate, à condition qu’un pays veuille bien l'accueillir. Pour des raisons humanitaires, la France accepte et Saber Lahmar arrive à Bordeaux en 2009.
En 2017, il est finalement arrêté pour propagande jihadiste. Entre-temps, il était devenu imam à la mosquée de Saint-André-de-Cubzac. Il a été repéré pour ses prêches violents contre les juifs, ou pour des appels à tuer les apostats, c'est-à-dire les musulmans qui renoncent à leur religion.
La justice lui reproche aussi d’avoir encouragé des départs vers la Syrie et l’Irak, notamment le départ d'un couple français et de ses quatres enfants qui ont rejoint Daesh. Il nie être un radical et avoir organisé ces départs vers la Syrie, mais il est poursuivi pour association de malfaiteurs terroristes et il risque dix ans de prison.