Saint-Denis: une jeune femme meurt sous les coups de son conjoint, 71e féminicide depuis janvier

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Une jeune femme de 20 ans est décédée ce mercredi matin des suites de violences conjugales à Saint-Denis (93). C'est le 71ème féminicide depuis le début de l'année.
L'homme âgé de 22 ans a été interpellé et placé en garde à vue. Le parquet de Bobigny a confié l'enquête pour homicide volontaire au commissariat de Saint-Denis.
Ce sont les voisins qui ont prévenu les pompiers. Alerté par des cris, un voisin de palier sonne vers 8h chez le couple. Le jeune homme de 22 ans ouvre et ce voisin découvre la jeune femme, Leïla, inconsciente. D'après une source proche du dossier, la jeune femme porte les traces de coups.
Une main courante déposée la veille
La victime avait déjà déposé une main courante la veille pour signaler le comportement violent de son conjoint. Elle avait expliqué qu’elle avait rompu avec son compagnon, avec qui elle était en couple depuis le mois de décembre. Il avait, depuis le début de l’année, des accès de colère. Elle avait dénoncé au moins deux épisodes violents et notamment des coups au visage en février et mars dernier, mais n'avait pas déposé plainte.
Une de ses amies savait qu’elle faisait l’objet de violences de la part de ce compagnon très jaloux. A plusieurs reprises, Leila avait tenté de quitter le jeune homme qui vivait chez elle mais elle avait peur de lui.
Elle a été ranimée par le Samu et les pompiers avant d'être prise en charge à l'hôpital Delafontaine ou elle est finalement décédée des suites de ses blessures, tout comme le bébé qu'elle portait.
71ème féminicide depuis janvier
La mort de Leïla, 20 ans, est le 71ème féminicide depuis le début de l'année 2019. En 2017, 125 personnes sont mortes victimes de la violence de leur partenaire ou de leur ex-partenaire (contre 138 en 2016 et 136 en 2015), dont 109 femmes et 16 hommes, selon les derniers chiffres communiqués par le gouvernement.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a indiqué au début de la semaines vouloir "généraliser" l'utilisation d'un bracelet électronique permettant de maintenir à distance les ex-conjoints violents pour lutter contre les violences conjugales.
Utilisé dans plusieurs pays européens dont l'Espagne, où les chiffres des meurtres de femmes ont baissé de manière significative depuis 10 ans, le port de ce bracelet est prévu par la loi en France depuis février 2017. Mais il n'a encore jamais été testé, malgré les demandes répétées de la juridiction de Pontoise (Val-d'Oise) pour une expérimentation.
Un collectif de familles et de proches de victimes de féminicides a appelé à un rassemblement samedi prochain à Paris, place de la République.