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Seuls des militaires seraient en mesure de surveiller des prisonniers du calibre de Rédoine Faïd

Le braqueur multirécidiviste Redoine Faïd s'est évadé dimanche de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, emmené à bord d'un hélicoptère que des complices ont fait descendre dans la cour d'honneur, seul lieu de la prison qui ne dispose pas de filets anti-intrusions. Une évasion qui pose la question de la sécurité des prisons, que certains voudraient voir renforcer quand d'autres l'estiment suffisante.

Comment un prisonnier aussi surveillé que Redoine Faïd a-t-il pu se faire la belle au nez et à la barbe des surveillants de sa prison de Réau, en Seine-et-Marne? D'autant que le braqueur s'était déjà évadé de la prison de Sequedin (Nord) il y a 5 ans. L'évasion s'est déroulée dans la cour d'honneur, qui n'est pas surmontée de filets de sécurité anti-intrusions. Trois hommes armés ont réussi à y poser un hélicoptère avant de forcer les portes du parloir, à la disqueuse, pour atteindre Redoine Faïd.

Pour Joaquim Pueyo, député Nouvelle Gauche de l'Orne, qui a dirigé les plus grandes prisons françaises (Frênes, Fleury-Mérogis, Bois d'Arcy, Nanterre), il ne faut pas transiger et renforcer ces dispositifs. "Des filins anti-hélicoptères, il faut en mettre partout! Y compris dans les cours où on se dit qu'il n'y a pas de motifs à les mettre parce qu'il n'y a pas de détenus dangereux." Joaquim Puyeo voit un deuxième point faible actuellemetn dans les prisons. "Il faut revoir la sécurité des parloirs. Il n'y a pas de parloirs spécifiques pour des détenus dangereux. C'est une question que l'on doit se poser".

"Peu de détenus de cet acabit"

Renforcer encore les prisons? Inutile, selon Jean-René Lecerf, président du Conseil départemental du Nord, ancien sénateur LR, en charge pendant 14 ans du budget de la pénitentiaire. "Des gens de l'acabit de Rédoine Faïd, il n'y en a pas beaucoup dans nos prisons. C'est un personnage très particulier qui fait partie de cette génération du grand banditisme, des professionnels de haut vol qui ont des capacités intellectuelles supérieurs, des réseaux… Peut-être faut-il qu'il y ait un ou deux établissements réservés à ce type de banditisme? Et j'ai toujours pensé que la seule force capable d'assurer cette sécurité serait beaucoup plus une force militaire ou paramilitaire."

P. G. avec Juliette Droz