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Six ans de prison pour un ex-policier qui soutenait l'idéologie de Daesh

Un ancien gardien de la paix du Kremlin-Bicêtre comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris. Il avait déjà été mis en examen il y a deux ans pour association de malfaiteurs et escroquerie en lien avec une entreprise terroriste.

Un ancien gardien de la paix de 47 ans a été condamné lundi à Paris à six ans d'emprisonnement et incarcéré, reconnu coupable notamment d'avoir adhéré à la cause jihadiste entre 2014 et 2016 et d'avoir cherché des noms de personnes radicalisées dans des fichiers de police.

Le tribunal correctionnel l"a reconnu coupable d'association de malfaiteurs à visée terroriste et d'escroquerie, a assorti ces six ans d'une période de sûreté de moitié. 

Cet ancien gardien de la paix au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), depuis révoqué, avait été interpellé en juin 2017 dans son commissariat et placé sous contrôle judiciaire.

Ce policier de la brigade des accidents et délits routiers, radié depuis, est aussi accusé d’avoir consulté des fichiers de polices et d'avoir utilisé de faux papiers d'identité pour tenter de récupérer des colis. Il a été mis en examen il y a deux ans. 

En 2016, le policier regarde des vidéos de l'Etat Islamique, est abonné à des profils jihadistes sur Twitter. Un intérêt partagé avec son frère, qui, lui, est en contact avec au moins un jihadiste français sur zone irako-syrienne. Pour les juges d'instruction, les échanges entre les deux frères démontrent que le policier de 47 ans aujourd'hui, adhère à l'Etat islamique. 

Des messages dans lesquels il cautionne notamment l'attentat de Magnanville en juin 2016, qui tuait un couple de policier. "Une réaction à chaud", se défend le prévenu, guidé par "la colère" dans "une période difficile". Sa situation financière délicate l'aurait aussi poussé à vouloir commettre des escroqueries grâce à des cartes d'identité falsifiées. Enfin, face aux juges d'instruction le policer explique qu'il est allé trop loin, qu'il voulait seulement comprendre son frère, il assure être sorti de cet état d'esprit aujourd'hui. 

Il a notamment été reconnu coupable d'avoir partagé l'idéologie de l'EI entre 2014 et 2016 avec son frère radicalisé, en regardant des vidéos et suivant des profils de jihadistes sur les réseaux sociaux, cautionné l'attentat contre un couple de policiers à Magnanville en 2016, activé avec ce frère un compte Twitter pour un jihadiste français en Syrie, et consulté dans des fichiers de police les fiches de personnes poursuivies pour terrorisme.

Son avocat, Gabriel Dumenil, a fustigé une justice rendue "pour l'exemple" et a déjà fait appel de la décision, en demandant sa libération.

Devenu chauffeur VTC, il avait comparu libre au cours du procès qui s'était tenu sur trois demi-journées fin juin.

La rédaction de RMC (avec AFP)