SNU: la justice saisie après des soupçons de graves dérives de la part de deux encadrants

Sarah El Haïry, la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et du SNU, a saisi ce mardi le procureur de la République après des accusations de harcèlement sexuel, de racisme et d'humiliations concernant des faits survenus lors de séjours du Service national universel (SNU), en juin et juillet 2022 dans les Hauts-de-Seine.
Deux hommes, ex-militaires, sont particulièrement visés. Leurs pratiques ont été dénoncées dans un rapport d'un centre d'accueil, consulté par le magazine Politis, qui a révélé ces informations.
Harcèlement sexuel contre une tutrice et des volontaires
Une tutrice de 21 ans a notamment rapporté plusieurs épisodes de harcèlement sexuel de la part d'un commandant âgé de plus de 60 ans. L'homme aurait fait des allusions à la taille de son sexe et aurait laissé une boite de préservatifs bien en évidence, entre autres.
Selon ce rapport d'incidents, transmis, selon Politis, au Service départemental à la jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES), ce commandant aurait notamment dit "en s'adressant à des volontaires, mineures, qui se plaignent de ne pas avoir de toilettes dans leur chambre: 'Les filles, j'ai des toilettes dans ma chambre, si vous voulez passer, vous êtes bientôt majeures"".
À un autre moment, il est précisé qu'"une tutrice s'est penchée afin de ramasser un stylo par terre, à ce moment-là, ce commandant lui a mis un coup de ventre au niveau du postérieur en disant 'fais gaffe à pas te baisser comme ça tu pourrais te prendre des coups'".
Un jeune hospitalisé pendant plusieurs heures
L'autre militaire encadrant a terrifié certains jeunes. Lors d'une nuit, ce lieutenant-colonel a réuni certains volontaires qui ont enfreint le couvre-feu sur la piste d'athlétisme pour qu'ils effectuent des tours de terrain.
Parmi eux, un jeune asthmatique tombe au sol inconscient et sera hospitalisé quelques heures. Pourtant, sur sa fiche sanitaire, il était bien précisé que tout sport intensif lui était interdit.
Contacté par l'AFP, le cabinet de Sarah El Haïry a expliqué qu'elle avait "saisi l'inspection générale de l'Éducation" pour que cette dernière "engage une enquête afin de faire la lumière sur le fonctionnement" de ce centre SNU à l'été 2022. "À l'issue de cette mission, les mesures et sanctions nécessaires seront prises", assure-t-il.
Selon une source proche du dossier, ces officiers ne sont plus en service actif au sein de l'armée de terre.