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Soupçonné d'avoir importé des tonnes des drogue en France, Moufide Bouchibi, arrêté à Dubaï, de nouveau devant la justice

Considéré comme l'un des plus gros trafiquants de drogue, il avait déjà été condamné en son absence à 20 ans de prison à Bordeaux en 2015.

Il est ce qu'on appelle un "baron de la drogue". Moufide Bouchibi est jugé en ce début du mois de septembre pour trafic de stupéfiants par le tribunal correctionnel de Bordeaux. Arrêté en mars à Dubaï puis renvoyé en France, il est considéré par les policiers français comme le principal importateur de résine de cannabis sur le territoire. 

Selon la police de Dubaï, Bouchibi était responsable de l’importation de 60 tonnes de drogue chaque année en Europe. Il avait déjà été condamné en 2015 à 20 ans de prison et un million d’euros d’amende, mais lors d’un procès qui s’était tenu en son absence.

Incarcéré depuis son retour en France, il sera donc à nouveau jugé, après un parcours chaotique. Sa trace est repérée par les autorités lors d'un "go fast" qui termine mal le 10 mars 2011.

Après avoir tenté d’échapper à un contrôle une Mercedes termine dans le fossé avec 734 kilos de résine de cannabis dans le coffre. Sur le téléphone du chauffeur, des messages inquiets d’un dénommé “poto”.

"sa va chéri ?” “nettoye la voiture et dis moi ou elle est exactement” peut-on lire. Pour les enquêteurs, “poto”, est en réalité le commanditaire du convoi, Moufide Bouchibi, ex-petite frappe de l'Essonne, désormais placé “au plus près des producteurs du Maroc”.

Méfiant, il utilise au moins 21 lignes distinctes, entre le Maroc et l’Algérie, pour approvisionner ses clients. Après avoir échappé à une arrestation en Tunisie en 2019, le millionnaire refait surface à Dubaï, menant un train de vie luxueux. C’est dans l’émirat qu’il est arrêté en mars dernier, puis renvoyé en France.

Son avocat, Maitre Thomas Bidnic conteste la légalité de ce procès. Arrêté à Dubai en mars dernier par la police locale, Moufide Bouchibi a ensuite été rapatrié en France, mais selon l'avocat, sans respect concret de la procédure d'extradition, supposée être respectée en vertu du traité entre les Emirats Arabes Unis et la France. Quatre recours ont déjà été rejetés.

Martin Cadoret et XA