Soupçons de favoritisme: 10 mois de prison avec sursis requis contre Olivier Dussopt

Olivier Dussopt à l'Élysée le 27 septembre 2023 - Ludovic MARIN / AFP
Dix mois d'emprisonnement avec sursis et 15.000 euros d'amende ont été requis mercredi à l'encontre du ministre du Travail Olivier Dussopt, jugé depuis lundi pour des soupçons de favoritisme dans un marché public en 2009, lorsqu'il était maire d'Annonay (Ardèche).
Le parquet national financier (PNF) a par ailleurs demandé une peine de huit mois d'emprisonnement avec sursis et 15.000 euros d'amende contre Olivier Brousse, ex-directeur général de la Saur, poursuivi pour complicité de favoritisme.
Contre cette société de fourniture d'eau potable et de traitement des eaux usées, poursuivie pour recel de favoritisme, le PNF a réclamé une amende d'un million d'euros et une exclusion des marchés publics avec sursis, d'une durée de trois ans.
Fustigeant de graves "manquements" au "devoir d'exemplarité" des élus dans l'espoir d'un "gain politique", et des faits qui concourent à "dégrader la confiance dans les institutions, fragiliser le pacte républicain", le parquet n'a en revanche pas requis de peine d'inéligibilité contre Olivier Dussopt, "au regard de l'ancienneté des faits".
Des tableaux au cœur du dossier
En 2017, Olivier Dussopt s'était fait offrir deux tableaux du peintre Gérard Garouste par un dirigeant de la Saur, l'un des géants français de l'eau, qu'il est soupçonné d'avoir favorisé dans l'obtention d'un marché public à Annonay (Ardèche), la ville dont il était alors le maire.
Le Parquet national financier avait lancé une enquête en 2020 pour prise illégale d'intérêt et corruption. Depuis, les soupçons de corruption ont été écartés en raison de la valeur des œuvres (2.000 euros).