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Suicide en prison: la famille de Grégory, mort en 2013, en quête de réponses

Depuis septembre 2013, la famille de Grégory attend de connaître la vérité. Cet homme, qui purgeait une courte peine pour des délits routiers, s'est donné la mort alors qu'il devait sortir quelques semaines plus tard.

Onze détenus se sont donnés la mort en 8 mois à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis en région parisienne, plus qu'en 2016 et 2017 réunis. Des suicides de détenus qui embarrassent l'administration pénitentiaire, et qui laissent dans le désarroi le plus total les familles et les proches des défunts, en quête de vérité.

RMC a rencontré l'une de ces familles près de Grenoble. Elle attend depuis septembre 2013 de savoir ce qu'il s'est passé dans la cellule de Grégory. Ce jeune père de famille devait sortir quelques semaines plus tard après avoir purgé une courte peine suite à des délits routiers dans le centre pénitentiaire de St-Quentin-Fallavier.

Yamina, son épouse, n'a toujours pas fait son deuil. Elle en veut à l'administration pénitentiaire et à la justice qui, selon elle, font entrave à la vérité: "Tout est fait pour qu'on reste dans le flou, sans réponse. Je n'attends plus grand-chose mais je ne peux pas laisser ça comme ça, j'ai besoin de comprendre".

Des détenus livrés à eux-mêmes?

Pour Ludovic, le frère du défunt, il y a dans cette affaire classée sans suite de nombreux non-dits: "C'est étrange que quelqu'un ait une folle envie de se pendre alors qu'il devait sortir, s'occuper de ses enfants, retrouver toute sa famille".

Et Yamina la veuve de Grégory de pointer du doigt un système carcéral où les détenus sont livrés à eux-mêmes: "Aujourd'hui, on se retrouve avec des prisons où les détenus sont privés de liberté ce qui est normal, mais il y a aussi beaucoup d'insécurité parce qu'on estime que ce sont des détenus qui doivent se débrouiller entre eux".

Pour la famille de Grégory, le combat continuera tant qu'ils n'auront pas réussi à prouver que ce suicide n'en n'est pas un.

Jérémy Lannuzel (avec P.B.)