Synagogue de La Grande-Motte: le principal suspect de l'incendie a été interpellé à Nîmes

L'auteur présumé de la tentative d'incendie criminel ayant visé la synagogue de la Grande-Motte, ce samedi 24 août, a été interpellé tard dans la soirée par les policiers du Raid, a annoncé Gérald Darmanin sur X.
Selon une source proche du dossier, l'interpellation a eu lieu à Nîmes. Selon BFMTV, l'homme aurait été touché par des tirs de policiers avant d'être pris en charge par les secours. Ses jours ne seraient pas en danger.
L'individu serait de nationalité algérienne et âgé de 33 ans. Deux personnes de son entourage ont aussi été placées en garde à vue.
Des images de la vidéo surveillance avaient été dévoilées hier. On le voyait, kaffieh rouge et blanc sur la tête, drapeau palestinien à la taille. Il porte aussi deux bouteilles d'eau en plastique contenant un liquide jaunâtre.
"Il faut toujours être en garde"
Au lendemain de cette attaque, les habitants de La Grande-Motte sont encore sous le choc. Devant les barrières qui bloquent l'accès à la synagogue, de nombreux habitants sont venus constater les dégâts de leurs propres yeux.
Michèle et Marie habitent à seulement deux pas du lieu de culte. “J’ai entendu l’explosion tout de suite à 8h30, j’étais en train d’étendre mon linge et on a vu arriver la police et les pompiers, et on était pas très rassurés. On est sorti que maintenant", raconte l'une d'entre elles.
Cet acte incompréhensible secoue la communauté juive locale dont fait partie Léa. Elle se rend habituellement tous les samedis à la synagogue.
"Ca m'attriste de me dire qu’on est pas tranquille même à La Grande-Motte. Il faut toujours être en garde et faire attention”, dit-elle.
La responsabilité des politiques
Gabriel Attal s'est rendu sur place en urgence avec Gérald Darmanin. Le Premier ministre démissionnaire dénonce un "attentat antisémite".
“Nous pouvons considérer que nous avons échappé à un drame absolu, car on sait que l’assaillant était très déterminé. Si la synagogue avait été remplie de fidèles à ce moment-là, il y aurait eu probablement des victimes humaines”, a-t-il déclaré.
Il ajoute : “ce qui s’est passé ici, choque et scandalise toutes les républicaines et tous les républicains de notre pays car la réalité est, qu’une fois encore, des français juifs ont été ciblés, attaqués, en raison de leurs croyances” .
De son côté, Perla Danan, présidente du CRIF de Montpellier, s'est dite "soulagée" de savoir que l'arrestation a été aussi rapide.
"A quelques minutes, cela aurait pu être une boucherie, car il était armé et déterminé", explique-t-elle au micro de RMC.
"Le rabbin a failli tomber nez-à-nez avec lui, car il allait à la synagogue pour préparer l'office, donc on a évité le pire", ajoute la présidente.
Perla Danan en appelle également à la responsabilité des politiques. "On n'a pas de baguette magique pour supprimer toute la haine qui a été semée par certains politiques qui ont instrumentalisé le conflit à Gaza à des fins politiciennes un peu minables", a-t-elle dénoncé.
Elle explique que "les entendre fait qu'il devient légitime de s'en prendre à des communautés juives en soutien pour Israël ou pour l'autre partie de Gaza".
Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement est accusé par ses adversaires politiques d'attiser l'antisémitisme, ce dont il se défend, a été l'un des premiers à réagir, dénonçant un "intolérable crime", mais sans initialement utiliser le mot "antisémite".