TÉMOIGNAGES RMC/BFMTV - Agressions sexuelles sur des bébés à Montreuil: "C'est le monde qui s'est effondré"

Il y a 15 jours, une infirmière du service de néonatalogie de l’hôpital de Montreuil se dénonçait après la circulation sur les réseaux sociaux de vidéos montrant des sévices et agressions sexuelles sur des nourrissons particulièrement vulnérables. Cette dernière a expliqué depuis aux enquêteurs qu’elle avait procédé à de tels attouchements à la demande de son amant qui menaçait de la quitter.
Aujourd’hui tous les deux ont été mis en examen mais laissés libres sous contrôle judiciaire, ce qui provoque la colère des parents dont les enfants étaient soignés dans le service en question. Des parents qui vivent aujourd’hui dans l’angoisse de savoir ce qui a pu arriver à leur bébé. Traumatisés, ils témoignent en exclusivité sur RMC et BFMTV.
"Jusqu'à quand elle a fait ça?"
Julia navigue sur les réseaux sociaux lorsqu’elle découvre pour la première fois les vidéos d’agressions sexuelles sur des nourrissons. Elle se remet à peine d’un accouchement difficile lorsque l’effroi la saisit: "C'était à l'endroit où on était, pendant la période où on y était. Là je ne vous cache pas qu'on tremble, on pleure, on sert son bébé dans ses bras et on se dit que ce n'est pas possible".
Rapidement, la culpabilité s’ajoute à l’incompréhension chez la jeune maman de Laure, nourrisson hospitalisé à Montreuil: "Pendant les moments où on était pas là, ça se trouve, quand mon enfant a appelé à l'aide, c'est elle qui est venue".
"Depuis quand elle réalise des fantasmes, les siens ou ceux des autres? Qu'elle les filme ou pas d'ailleurs. Et jusqu'à quand elle a fait ça?", s'interroge la maman.
Des questions que se posent également Yacine et Sabrina, parents de Noah, nourrisson également hospitalisé à Montreuil. Leur enfant aussi était dans le service de néonatalogie et tous les soirs la mère de famille revoit son fils dans les bras de l’infirmière: "Elle était douce, super gentille".
"Que justice soit faite"
"C'est le monde qui s'est effondré parce que ce sont des enfants qui ne peuvent pas respirer tout seuls", réagit le père. Des situations où les nourrissons sont très vulnérables: "On est obligé d'enfoncer des tuyaux dans leurs gorges pour qu'ils puissent respirer. Leurs cris on ne les entend pas, leurs cordes vocales sont bloquées".
"Et se dire à un moment qu'une personne s'est permise de violer l'innocence de ces enfants-là, pour moi c'était impossible", poursuit Yacine.
"J'espère juste que justice soit faite pour ces bébés", souffle la maman, touchée par la situation. La priorité pour ces parents, c’est de savoir si leurs enfants figurent parmi les victimes. Mais à ce stade, trop tôt pour avoir des réponses précises des policiers. L'enquête en est à ses débuts. Ils s'attendent à un long processus judiciaire pour apprendre la vérité.
"Je crains que, comme beaucoup d'affaires de pédocriminalité, on ne mette pas les moyens nécessaires pour aller chercher la vérité. Je déposerai officiellement des plaintes au nom de mes clients au près du procureur de la République. On a des éléments qui vont certainement intéressés le juge d'instruction sur ce qu'on pu vivre certains parents avec cette infirmière", explique Me Myriam Guedj, avocate de sept familles.
L'infirmière de 26 ans ainsi que son amant, qui ont tous les deux reconnus les faits, ont été laissés libre sous contrôle judiciaire. Une décision confirmée jeudi 14 août par la cour d'appel de Paris.