Trafic d'antiquités: Jean-Luc Martinez, ancien président du Louvre, mis en examen
L'ancien président-directeur du Louvre au coeur d'une enquête sur un trafic d'antiquités du Proche et Moyen-Orient. A la tête du musée de 2013 à 2021, et aujourd'hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, Jean-Luc Martinez a été mis en examen ce mercredi à Paris, selon Le Monde et l'AFP pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée". Il avait été placé en garde à vue ce lundi, avec deux éminents égyptologues français, qui ont été libérés sans poursuite à ce stade. Après sa mise en examen, Jean-Luc Martinez a été libéré mais reste sous contrôle judiciaire.
Selon le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait "fermé les yeux" sur de faux certificats d'origine de cinq pièces d'antiquité égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi "pour plusieurs dizaines de millions d'euros".
Au moins trois autres personnes poursuivies
Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d'euros. Au moins trois autres personnes sont poursuivies pour "escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée". Un expert en archéologie méditerranéenne et son mari avaient été mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire.
Ils sont soupçonnés d'avoir "blanchi" des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité depuis le début des années 2010 et l'émergence des Printemps arabes: Egypte, Libye, Yémen ou Syrie. Un galeriste germano-libanais a été placé en détention provisoire en mars dernier. Les enquêteurs cherchent à déterminer les conditions d'acquisition par le Louvre Abu Dhabi, via ce galeriste, des cinq antiquités sorties illégalement d'Egypte.