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Police-Justice

Trafic de cigarettes: des maires de Seine-Saint-Denis se rassemblent pour appeler l'Etat à agir

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Des maires de communes de Seine-Saint-Denis vont se rassembler ce lundi soir à Pantin pour dénoncer le trafic de cigarettes de contrebande. Ils demandent à l'Etat d'agir, alors que le phénomène s'accroît et provoque des nuisances.

Une dizaine de maires de Seine-Saint-Denis vont se rassembler à Pantin, en banlieue parisienne, pour demander à l'Etat d'agir contre le trafic de cigarettes de contrebande. Ils dénoncent un phénomène de plus en plus important qui provoque des nuisances, du vandalisme, et de la violence.

Les villes de Pantin, Bobigny, La Courneuve, Les Lilas, Montreuil, Noisy-le-Sec, Romainville et Aubervilliers sont mobilisées contre le trafic de cigarettes. Le rassemblement aura lieu ce lundi à 18h au niveau de la station de métro Aubervilliers-Pantin-Quatre-Chemins.

A Pantin, riverains et commerçants sont désespérés. À la sortie du métro, quelques secondes suffisent pour se faire interpeller par un vendeur. Ici, au carrefour des Quatre Chemins, les trafiquants peuvent être des dizaines au plus fort de la journée. Paquets à la main, parfois même sur des présentoirs de fortune faits de cagettes.

Léa habite ici depuis plus de 50 ans. “Ils vendent comme ça, ils sont tous là et moi, je suis obligée d’aller sur la route pour passer”, râle-t-elle.

Ces nuisances durent maintenant depuis une dizaine d'années et deviennent insupportables pour les passants, d'autant qu'elles s'accompagnent aussi de violences, comme le constate cette riveraine.

“Il y a des concurrences de vendeurs entre eux avec des bagarres et il y a même eu une rixe à l’arme blanche”, pointe-t-elle.

"On a perdu beaucoup de clients"

Régulièrement, la police vient pour sécuriser les lieux. “C’est une envolée de moineaux. Tout le monde part en courant, mais ça revient aussi sec parce que les policiers ne restent pas”, regrette cette habitante.

Ceux qui sont en première ligne, ce sont les commerçants. Ils assistent impuissants à ces trafics, avec même des conséquences sur leurs affaires.

“On a perdu beaucoup de clients. Les gens ont déménagé. Notre chiffre d’affaires a baissé de 30%. Si je trouve ailleurs, franchement, je déménage moi aussi”, confie Sofia.

Pour l'instant, seule la police municipale intervient au quotidien. Insuffisant pour les communes concernées, qui demandent à l'Etat plus de forces policières, douanières et juridiques.

Lucas Lauber avec Guillaume Descours