"Très sexiste": une avocate dénonce avoir été interdite de parloir à cause de son soutien-gorge

Une avocate interdite de parloir à cause de son soutien-gorge. C'est ce qui est arrivé vendredi au centre pénitentiaire de Metz-Queuleu. Venue exprès de Nancy, l'avocate Mélina Lamrhari n'a pas pu rendre visite à ses clients, car les arceaux de son soutien-gorge ont sonné au portique de sécurité.
Conformément aux procédures habituelles, les agents pénitentiaires auraient dû appeler une collègue femme pour effectuer une palpation de l'avocate. C'est d'ailleurs ce que leur a proposé Mélina Lamrhari, mais impossible de faire entendre raison aux agents, même avec du renfort.
"J'avais un confrère, qui a essayé d'arranger la situation en demandant quelles étaient les solutions. On a répondu: "La dame doit faire en sorte de ne pas sonner, sinon elle ne rentre pas", relate-t-elle.
45 min de route pour rien
L'avocate demande à voir le directeur, sauf qu'il est absent. Alors elle abandonne et rentre à Nancy, sans avoir pu voir ses clients. L'avocate avait fait 45 min. "C'est un handicap, j'avais des choses à voir avec le client, j'ai une audience la semaine prochaine."
Pour Mélina Lamrhari, le comportement des agents n'aurait pas été le même avec un homme. "Le fait que je sois une femme et relativement jeune, cela a un côté très sexiste, c'est certain", s'agace-t-elle.
Et il ne s'agirait pas d'un cas isolé. "Je sais que cela arrive dans d'autres barreaux, dans d'autres villes où des conseurs ont été également embêtées par rapport à leurs soutiens-georges. Je voudrais être la dernière à le faire parce que ca ne doit plus recommencer."
Une palpation aurait dû être effectuée
C'est la deuxième fois que l'avocate de 29 ans subit cette situation : la première fois, c'était à la prison d'Ecrouves (Meurthe-et-Moselle) en 2023.
Le ministère de la Justice confirme auprès de l'AFP que les agents auraient dû proposer une palpation, et ajoute que ces règles ont été rappelées à la direction de l'établissement pénitentiaire, et qu'elles "seront désormais strictement respectées".