Triple meurtre à Sarcelles: "Le silence de l'Etat me pèse", témoigne la veuve d'une victime
Le 18 novembre dernier, Arnaud Martin, gardien de la paix dans une compagnie de sécurité et d'intervention à Paris, a blessé sa compagne qui lui avait annoncé son intention de rompre. Avec son arme de service, l'homme avait également abattu trois personnes dont le mari d'Ourdya Perrier, qui avait tenté de s'interposer.
Aujourd'hui, Ourdya Perrier déplore le manque d'accompagnement: "On est venu m'annoncer que mon mari avait tenter de secourir une personne et qu'il avait été tué par ce policier avec son arme de service et que mon mari ne rentrerait plus. Et on m'a laissée seule toute la nuit. Ma nièce est arrivée et les policiers sont partis, ils m'ont laissé une carte, et puis plus rien".
"On a reçu la visite des élus locaux et du préfet et du sous-préfet. Visite de courtoise puisqu'aujourd'hui, il n'y a plus rien. Plus aucune nouvelle. Je pense que les élus locaux ont fait ce qu'ils avaient à faire à leur niveau. Mais au niveau de l'Etat, c'est le silence qui me pèse aujourd'hui. Je dois faire toutes les démarches pour trouver une aide psychologique pour moi, pour les enfants. C'est difficile", a-t-elle aussi raconté dans Bourdin Direct.
"On a beaucoup parlé du policier, pas des victimes"
Ourdya Perrier déplore aussi le fait que l'on n'ait pas davantage parlé des victimes de ce triple meurtre: "On ne parle pas de la mort de mon mari et des autres victimes. Ça a été banalisé. On a beaucoup parlé du policier après le crime, mais pas des victimes".
Son avocat, Frédéric Zajac, dénonce aussi une "chape de plomb": "Ce qui est abominable, c'est ce silence. Cette femme va devoir saisir le tribunal administratif pour la responsabilité de l'Etat alors que l'Etat devrait venir soutenir ses citoyens". Ourdya Perrier également va déposer plainte avec constitution de partie civile pour déclencher l'ouverture d'une information judiciaire et obtenir des réponses.