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Trou de sanglier, ruisseau... Comment Valentin Marcone a échappé aux gendarmes pendant 4 jours dans les Cévennes

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C'est à quelques centaines de mètres de son domicile, dans un simple trou de sanglier agrandi à mains nues que l'homme suspecté d'avoir tué deux personnes dans le Gard, s'est caché pendant 4 jours.

"Il n'a pas fait part de regrets" et se considère comme une victime: l'homme qui a abattu mardi son patron et un collègue dans un village des Cévennes a été mis en examen dimanche pour "assassinats" et écroué.

Valentin Marcone, 29 ans, a "gardé le silence devant le juge d'instruction", a précisé le procureur de Nîmes, Eric Maurel, qui a requis son placement en détention. Le jeune homme qui a refusé l'assistance d'un avocat, obligatoire seulement devant le juge des libertés et de la détention, a été placé en détention provisoire.

Valentin Marcone avait fui mardi dans la forêt cévenole après avoir abattu son patron et un de ses collègues dans la scierie où il travaillait, dans le village des Plantiers (Gard). Traqué par plus de 350 gendarmes aidés de drones, d'hélicoptères et de chiens, il s'était rendu sans résistance vendredi soir.

C’est dans un trou de sanglier, agrandi à main nue, que Valentin Marcone, accusé d'avoir tué deux personnes aux Plantiers (Gard), s’est terré pendant les presque 4 jours de traque par 350 gendarmes mobilisés.

Il est resté caché sans nourriture mais avec un ruisseau juste à côté pour s’abreuver, le tout à seulement 600 mètres de son domicile.

Double meurtre dans les Cévennes: comment Valentin M. a échappé aux gendarmes pendant 4 jours
Double meurtre dans les Cévennes: comment Valentin M. a échappé aux gendarmes pendant 4 jours © BFMTV

Une distance à laquelle il a pu observer la perquisition des gendarmes à travers son fusil à lunette, suppose le colonel de gendarmerie en charge de l’enquête.

Valentin Marcone a affirmé aux enquêteurs ne s'être déplacé qu'une fois, au début de sa fuite pour jeter ces armes car "il ne voulait pas faire de mal aux gendarmes". "L'arme de poing a été retrouvée dans un trou de châtaignier et les éléments de l'arme longue, mise en pièce, ont été jetés au niveau d'une paroi rocheuse quasiment inaccessible", a indiqué le colonel Michel. 

Double meurtre dans les Cévennes: comment Valentin M. a échappé aux gendarmes pendant 4 jours
Double meurtre dans les Cévennes: comment Valentin M. a échappé aux gendarmes pendant 4 jours © RMC

"On venait de trouver sa cache quelques instants avant qu'il ne se rende"

Devant les enquêteurs il n’a pas exprimé de regret, s’est posé en victime, menacés par ses collègues ou par les habitants du village dont il a peur.

Une peur qui lui fait porter depuis 3 ans un gilet par balle chaque fois qu’il sort, gilet auquel il a ajouté une arme de poing depuis quelques mois. Une "paranoïa" selon ses propres mots: il doit être prochainement examiné par des experts psychologues et psychiatres.

"Les éléments qui nous permettent de retenir la préméditation sont multiples", a indiqué en fin de matinée le procureur lors d'une conférence de presse: "Il était muni d'une arme approvisionnée (...) en se rendant au travail et a dit avoir eu, le matin du drame, une altercation avec son employeur et un collègue à propos du paiement d'heures supplémentaires". 

Avant de tirer, "il est passé par dessus un tapis entraînant des billes de bois, a ouvert sa combinaison et un deuxième vêtement pour prendre son arme, ce qui a pris un certain temps, a-t-il ajouté, en précisant que Valentin Marcone avait fait feu à "au moins trois reprises, voire quatre sur les deux victimes".

Suspecté d'avoir abattu mardi son patron et un collègue dans un village des Cévennes, il a été mis en examen dimanche pour "assassinats" et placé en détention. Il s'était rendu sans violence vendredi. 

Sur le déclenchement de son passage à l'acte, "l'élément supplémentaire a pu venir, selon ses déclarations, d'une conversation entre son patron et son collègue sur son licenciement pour faute grave", a indiqué le colonel de gendarmerie Bertrand Michel.

Après sa reddition, à l'issue de "83 heures" de cavale, Valentin Marcone avait immédiatement "avoué son double crime" et il a réitéré ses aveux par la suite, a indiqué le procureur Eric Maurel décrivant "un jeune homme calme" s'exprimant "de manière logique et cohérente". 

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Maxime Brandstaetter (avec Guillaume Dussourt)