"Tu poses ton cerveau et tu y vas": un témoin de l'attaque d'Annecy raconte son face-à-face avec l'assaillant

Lilian n'a que 19 ans, et il a pourtant tenté d'interrompre l'embardée sanglante de l'assaillant d'Annecy (Haute-Savoie). Étudiant et loueur de pédalos au lac d'Annecy, depuis deux mois seulement, Lilian a répondu aux médias pour raconter ce qu'il a vécu lors de cette attaque qui aurait été perpétrée par un réfugié syrien né en 1991.
"On fait aller, ça va comme quelqu'un qui n'a pas l'habitude" de vivre un événement aussi violent et douloureux. Le jeune homme travaillait au sein de l'entreprise de location de pédalos sur le lac d'Annecy, lorsque l'homme a commencé à s'attaquer à des personnes, dont des enfants, dans un parc proche.
Il explique que "ce sont des hurlements" qui l'ont alerté, alors qu'il se trouvait dans l'eau du lac à ce moment-là, en train de s'occuper des pédalos.
Lilian raconte ensuite avoir tenté de stopper l'assaillant, au même titre que l'homme au sac à dos, Henri. "C'était de l'instinct. Je me suis dit qu'il fallait y aller pour à tout prix l'arrêter. J'ai poussé ma collègue au large sur le pédalo, et je suis sorti en direction du parc", dit-il.
"À ce moment-là il y avait Henri, dont tout le monde a entendu parlé, qui l'avait poussé du parc, et on a tout fait pour le faire fuir en le poussant sur la promenade du Pâquier", continue de relater Lilian, un jeune homme qui a assisté à l'attaque.
"C'est de l'instinct"
Lorsqu'il a tenté d'intercepter l'assaillant, Lilian raconte qu'il a commencé à lui parler en anglais. "Je lui disais en anglais "que fais-tu, pourquoi fais-tu ça?!", et je prévenais les gens avec mes mains, j'essayais de comprendre dans une démarche compréhensive", dit-il encore.
Selon le jeune homme, lorsqu'il a fait face au suspect, l'assaillant présumé "parlait de sa fille". ""My daughter, my wife", ce sont les seuls mots que j'ai entendus", assure Lilian.
Sur la question d'une éventuelle intervention longue des forces de l'ordre, le loueur de pédalos relativise et explique que "ça paraît une éternité parce qu'on n'a pas la même perception de la temporalité".
"Tu te demandes quand est-ce que ça se finit et que c'est un mauvais rêve. Je me pince encore, parce que je me dis "mais est-ce que tout ce que je vis là, c'est vraiment réel?", se demande Lilian, témoin de l'attaque au couteau.
Le jeune homme précise aux médias que, lui aussi, avait remarqué la présence de l'homme "depuis quatre jours", devant le ponton destiné à la location de pédalos. "Il avait l'air d'une personne normale, d'un vagabond. Il s'asseyait et attendait que le temps passe", assure le jeune homme.